Pour une fois qu'on combat l'ennemi au lieu de lui filer un bon coup de main comme
d'habitude, nous n'allons pas faire la fine gueule.
La semaine dernière, avant de me rendre à la manif destructrice des pelouses du
Roi de la pédale-en-location, je me rendais déjà à l'évidence concernant l'intervention
militaire au Mali. Pas moyen de faire autrement, fallait y aller. N'importe quel président,
fût il sérieux et clairvoyant, eût agi exactement comme Flamby.
Au surplus, reconnaissons le, l'affaire présente pour ce dernier certaines difficultés
liées à la nature particulière de son électorat. C'est l'élu des mosquées, Culbuto, ne
l'oublions jamais (voir Les drapeaux de La Bastille. ). Et qu'est-ce qu'on prêche, en
France, dans nos jolies mosquées?
Ben, oui, évidemment, le Jihad, je ne vous le fais pas dire!
Alors, ça a dû forcément beaucoup phosphorer, dans la petite tête à verrues, avant
d'en arriver à la prise de décision hollandouillesque.
Mettez vous un peu à sa place, tout de même!
D'un côté nous engraissons chez nous des palanquées de Maliens qui apprécient fort
peu le découpage à la scie égoïne de leurs cousins restés au pays, de même que le
viol, la burqatisation, voire la lapidation des copines. Voilà qui nous produit, certes,
du soutien franc et massif chez les Muz.
Oui, mais d'un autre côté, l'aristocratie mahométane, je veux dire les maîtres par
opposition aux esclaves, les blancs quoi si vous voyez, ceux-là leur adhésion
apparaît beaucoup plus difficile à obtenir.
Nos Arabes, nos Berbères des banlieues, voient distinctement l'Armée Française
combattre leurs frères les plus confits en dévotion. L'horreur absolue, je ne vous dis
pas! Et en Afrique, en plus, chez eux, pour faire remonter les souvenirs!
Un peu comme si le camarade Valls s'avisait de lancer les keufs pour un nettoyage
au kärcher sur La Courneuve!
On aura beau leur expliquer qu'il s'agit juste d'un petit coup de paluche en vitesse à
de braves musulmans qui nous sollicitaient à cors et à cris, ça reste dur à avaler pour
nos barbus enjellabatisés. Dieu merci les potes alliés Occidentaux ont ils préféré
nous laisser tout seuls nous colleter avec la boîte Ansardine, sans quoi l'affaire virait
à la croisade et Mimolette au Godefroy de Bouillon-Kub!
Mais bon, rendons lui justice au jules de Valoche, il a tout de même décidé d'y aller.
Vaillamment, comme un grand. Il ne disposait évidemment d'aucun choix. Pas la
moindre échappatoire, pas la plus petite combine tordue pour s'éviter de lancer
l'ordre fatidique, sans quoi vous l'auriez vu sauter à pieds joints sur l'occase.
Non, sur ce coup là c'était, comme dirait mon copain Berlu, "o mangiar questa
minestra, o saltar questa finestra". De deux maux, n'est-ce pas...
Et du coup, voilà t-y pas la que la chance lui sourit!
Déjà, à force de rameuter le ban et l'arrière ban de tout ce qui nous reste comme
relations au Sud du Sahara, les sbires hollandesques sont ils parvenus à obtenir
l'envoi au Mali de quelques contingents africains bien voyants. Symboliques, certes,
mais de bonne apparence, vraiment martiale, avec de jolis uniformes, de superbes
casquettes pour les officiers et parfois, aussi, de petites fanfares genre sous-
préfecture pour défiler zicmu en tête dans les artères de Bamako.
Bien entendu, ceux-là mieux vaut les laisser le plus loin possible des vrais combats.
Nos braves militaires en ont suffisamment à chier avec l'armée du Mali, censée
conduire l'essentiel des opérations, sans traîner en plus ces boulets disparates,
multicolores, bruyants, jovials et flamboyants.
Toutefois et c'est le principal:
Ils sont venus, ils sont tous-là,
Dès qu'ils ont entendu ce cri,
Elle va venir la charia!
Ils sont venus, ils sont tous là,
Avec leurs tenues si jolies,
Même ceux qui s'en foutent du Mali,
Ceux du Togo, du Nigéria.
Du coup ça change de musique
Pour les affaires de Culbuto,
Ca devient la guerre de l'Afrique
Contre les horribles suppots
D' Al Qaïda!
Avec un cirque pareil, il n'était déjà plus complètement à découvert, notre petit-
grand chef de guerre socialo. Il pouvait un peu respirer, retrouver un minimum
de sérénité.
Et puis là dessus, coup de bol monstrueux, voilà t-y pas qu'il nous tombe une de
ces putains de prise d'otages comme on en fait plus depuis longtemps, en plein
désert algérien! Les Muz fanatiques qui s'en prennent aux gisements de gaz du
bled, nahdin bébek!
Alors là, un vrai boulevard pour Hollandouille! Allah en personne qui déboule à son
secours! Qu'est-ce qu'il pense de ça, notre Algérien à nous, celui de Trappes, de
Sartrouville ou des Minguettes, hein? Très emmerdé, il est Mohamed avec un
bouzbir de ce calibre, nahdin mouk! Tiraillé, positivement, presqu'autant que le
brave musulman du temps jadis qui nous sauva si bien la peau pendant les guerres...
je cause du tirailleur algérien, flûte, faut tout vous décortiquer!
Il n'apparaît pas nécessaire de fréquenter l'école coranique du quartier pour savoir
qu'en pareil cas, le coeur du Rebeuh moyen bascule en faveur de son cher pays.
A choisir entre des étrangers, si bons musulmans soient ils et les intérêts
primordiaux de la Patrie, il ne connaît même pas l'hésitation, le "jeune". Il épouse
sa cause à lui et, par contrecoup, Al Qaïda ça se met à ressembler à de la crotte
de mécréant.
Pain bénit, donc, pour notre bon Président de la Répupu, qui sait, en raison de
sa fabuleuse expérience du grenouillage politicard, exploiter artistement ce genre
de situation.
Un régal de le voir, tout patelin, passer une pommade bien onctueuse à l'héroïque
armée Algérienne dont l'habileté manoeuvrière a permis le massacre d'une bonne
trentaine d'infidèles. Bien fait pour leurs gueules à ces connards, ils n'avaient qu'à
rester chez eux! Et puis, pas vrai, un seul Franchouille dans le tas, un ancien militaire,
en plus! Rien que du bonheur, on vous dit! Une affaire en or!
Sans compter que le autres, les Anglais, les Japonais, les Norvégiens, tout ça, ils
rouspètent un peu, eux, vu qu'on leur a zigouillé du monde sans même les avertir.
Alors, par comparaison, Mimolette, Marco le Nantais, Fabius, comme ils fayotent à
bloc, ça produit un agréable contraste, ça les rend bien sympathiques.
Même que non seulement voilà Flamby quasiment dédouané vis à vis d'un électorat
auquel il tient autant sinon plus qu'à ses chers lesbo-pédérastiques, mais encore il
remonte dans les sondages! Et le Premier Sinistre qui suit le mouvement dites donc!
Y a pas à tortiller, la guerre, quand ça vient bien, ça vire au régal de fin gourmet.
Hier soir, fallait le voir parader, Flamby, dans son "fief de Tulle" comme disent les
connards de pisse-copie mal instruits des subtilités féodales. On le sentait à l'aise
parmi les siens et, en plus, il avait convoqué un détachement de troufions, le mec,
histoire d'en remettre une couche bien épaisse. Plus c'est gros mieux ça passe!
En tenue camouflée, les types! A la guerre comme à la guerre, pas vrai? On eût
dit une mise en scène du Châtelet de la grande époque.
Et la télé, tout bien placée comme il faut, qui filmait l'arrivée du Commandant
Suprême dans la salle des fêtes du chouette hôtel de ville corrézien.
- "A vos rangs, fixe!" et le peloton des faire-valoir en treillis qui se colle au garde-à-
vous à grands claquements de rangers. Une opérette des années, cinquante, je
vous jure. Sauf que le ténor, avec son air con, sa vue basse et sa voix de fausset, on
le sentait tout de même un peu en dessous du rôle. Mais bon, on n'a plus les
moyens de se payer Luis Mariano, pas vrai?
Quoi qu'il en soit, tout cela nous élève considérablement au dessus des
contingences matérielles.
La guerre, pour oublier la crise, on ne saurait trouver plus efficace.
Bien sûr ça ne durera pas, faut pas se faire d'illusion, bientôt va falloir s'occuper des
affaires sérieuses, récupérer du pognon pour boucher les trous du budget.
La, pour le coup, ce sera "à vos rangs...fisc!"
Et "repos", vous pourrez toujours attendre...
Adieu Pérette...
Passez un bon Dimanche sous la neige et dans les frimas.
Et merde pour qui ne me lira pas.