Même les Socialos ont compris ça. Quand on désigne le patron du Parti on le fait
entre soi, bien pépère, dans le silence feutré des burlingues d'appareil. Après ce
qu'ils ont connu voilà quatre ans et qui ressemble à s'y méprendre aux actuelles
fantaisies de l'UMP(1), l'envie de repartir pour un grand déballage médiatique
leur a passé.
C'est ainsi qu'en deux coulées gros, nos braves collectivistes élirent l'ineffable
Harlem, l'indésirable Désir, naguère, sur décision concertée des trois détenteurs
des clés de Solférino dont le principal intéressé. Si un minimum de jugeotte eût
habité ces gros niais du "Mouvement Populaire" , ils eussent tenu compte de
la leçon au lieu d'aller étaler leurs magouilles coulissières et leurs minables
dissensions intestines devant un monde entier éperdu de saine et franche
rigolade.
Bon. Cela dit, ce qui est fait est fait. Les deux présidents par contumace viennent
de se ramasser suffisamment de plomb dans l'aile pour raser les mottes pendant
pas mal de temps. M'étonnerait beaucoup qu'ils redécollent un jour vers les
sommets, ces deux corbacs et personnellement ça me ferait plutôt plaisir.
Fillon, cette espèce de crypto-socialiste, je l'ai dans le pif depuis pas mal de temps
(voir Youpi, on fait payer les riches!) quant au descendant des Copélovici, Ghanassia
et compagnie, que voulez vous, je ne puis me défendre d'une certaine prévention.
J'eusse évidemment préféré que ce dernier mît la valise à l'autre Sarthois, qu'il lui
taillât les plus épaisses croupières, qu'il le lui enfonçât profondément dans le fillon,
certes, mais par défaut et sans conviction. Juste pour bien marquer le coup comme
quoi, la gauche c'est vers Harlem, et le ventre-mou chez Borloo.
Bordel de Dieu, enfin! On pourrait pas avoir un vrai parti de droite avec à sa tête un
type sérieux, souchien, catholique, pas énarque, pas Franc-Maçon, pas centriste,
pas progressiste, pas bien-pensant et surtout de droite, quoi, vraiment.
Un mec, voire une gonzesse, tiens, pourquoi pas ce serait aussi bien sinon mieux.
Une sorte de mère Thatcher hexagonale, genre mégère inapprivoisable, qui nous
balancerait un grand coup de balais dans la fourmilière républicaine en se foutant
comme d'une guigne des quolibets enfiévrés de toute la gauchosphère.
Elle sortirait du lot, celle-là, elle émergerait un tant soit peu que je serais prêt à aller
loin pour lui arranger les fafiots, et pas moi tout seul:
Nous partîmes Saint-Saëns mais par un prompt raifort
Nous nous vîmes Mimile en arrivant Topor!
Si vous voyez ce que je veux dire.
Hein? Quoi? Qu'est-ce que vous dites? Elle existe déjà, la nana de mes rêves?
Je ne vois pas...ah, oui, vous voulez dire la fille à Jean-Marie? Vous vous foutez
de moi, là, ça part pas d'un bon sentiment, ça, je ne vous connaissais pas sous ce
jour. Déçu, voilà, éploré même, vous me voyez et triste comme un vase de nuit félé.
M'enfin vous sentez bien, tout de même, que la Marine c'est tout bidon. Elle pique le
programme des communistes en lui refilant un léger vernis de cocorico franchouillard
et un saupoudrage prudent d'anti-immigrationisme. Normal, d'ailleurs, la bonne moitié
de sa clientèle elle l'a piquée aux Cosaques (que les vrais Cosaques veuillent bien
m'excuser, c'est juste pour éviter la redite). Son fonds de commerce vise à faire
des voix, pas à remettre le Pays sur les bons rails.
Non, ce qu'il nous faudrait ce serait du sérieux, quelqu'un de solide et de déterminé
avec un vrai programme ( voir, par exemple Pinard Parti.) assorti des moyens de le
mettre en oeuvre.
Hélas! Hélas! Hélas! Comme disait Charlot Gros-Pif (pardon, Nettoue), la personne
en question, même si par imposible elle existait, les autres la liquideraient avant
même qu'elle puisse ouvrir la bouche.
Une chose apparaît certaine, l'UMP ne récèle aucunement en son sein quelqu'un qui
de près ou de loin pourrait correspondre au profil idoine. Prenez, tiens, par exemple,
Christian Vanneste (voir mes liens), voilà un garçon qui n'était pas dépourvu de
qualités.
Du coup, ils l'on viré comme un malpropre. Soupçonné d'homophobie, crime
inexpiable s'il en fut! (voir Gestapette.) En démocratie-franchouille, rien de plus facile
pour noyer le chien de réac que de l'accuser de la rage.
Tout le monde politico-médiatique fera bloc pour lui attacher la pierre autour du cou!
Vanneste, on l'avait un peu laissé sortir, on ne s'en méfait pas trop, au début.Et puis,
il a commencé à prendre un peu de poids.Alors, à la première occase tordue, ses
petits compagnons l'ont jeté à la baille.
Cependant, le quidam (ou la quidame) dont on percevrait tout de suite le charisme
et la volonté affirmée de prendre judicieusement la direction des opération, bref notre
planche de salut, on n'en entendrait même jamais parler. Etouffé dans l'oeuf, je vous
jure!
Alors, maintenant que tout le monde a bien compris à qui on avait affaire avec les
deux belligérants à la mords moi le scrutin, ça recommence à roucouler sous
les fenêtres du petit Nicolas.
Non mais vous vous rendez compte de l'énormité du truc! Le type vient de se faire
proprement éconduire voilà six mois et on commence à envisager d'aller le rechercher.
Pratiquement dans le bureau du Juge d'Instruction on vient le supplier de nous jouer la
scène du retour! Même pas le temps de se relever du valdingue et de profiter un peu
d'une liberté par nature éminemment précaire, qu'il faudrait le voir reprendre en main
les destinées de son ancienne maison de tolérance! Inhumain!
Et pourtant c'est bien ça qu'ils ont dit, les militants de l'UMP. Déjà en votant pour la
motion de la "Droite Forte".
D'accord, elle n'a recueilli que vingt-huit pour cent des voix, ladite motion mais elle
arrive très largement en tête. Le leitmotiv des rédacteurs consiste tout bonnement en
la fierté d'être sarkozyste. Faut le faire, non? On leur demanderait volontiers ce qu'ils
entendent par là mais j'ai déjà la réponse : par là on n'entend pas grand chose!
Comme disait, dans le temps, l'illustre Sar Rabindranath Duval (2).
Pour bien comprendre, il s'agit d'un texte pondu par les plus jeunes de l'UMP, gens
dans la trentaine qui préfèreraient le retour de Sarko à l'arrivée du sémillant Copé.
Ce dernier ayant dix ans de moins que les autres, il n'arrangerait pas les affaires,
c'est évident.
En tout cas, on dirait bien qu'ils ne croyaient pas trop en les chances du sieur Fillon,
ces jeunes gens. Intéressant, non? Mais bien sûr, j'affabule...
Quoi qu'il en soit, la "droite forte" revêt des aspects positifs, voire encourageants.
Il s'agit d'un texte bien senti, avec des idées séduisantes, le contrôle sévère de
l'immigration, la réduction du déficit budgétaire par des économies notamment sur
le nombre des fonctionnaires, bref un peu de réchauffé sarkozien mais pas si mal
quand même. Afin de corser un peu, ces charmants bambins ajoutent même une
interdiction de faire grève pour les gugus de l'Education Nationale; c'est vraiment
pour faire plaisir mais ça ne mange pas de pain. Bonne idée quand même, non?
Moi, pour les aider un peu ces petits, je leur proposerais bien un slogan:
"La droite forte qui réconforte"
ça sonne bien, je trouve et puis c'est dynamique et accrocheur.
Surtout que du réconfort, par les temps qui courent, on en a bien besoin!
Bon, d'accord, j'ai un peu emprunté la chose à Ricqlès ("La mente forte qui réconforte").
Toutefois, comme slogan je le trouve plus adapté que l'autre qu'ils avaient aussi pour
leur menthe glaciale. Ca faisait "Le glouglou qui fait glagla"...c'est quand même
moins sérieux, non, vous ne trouvez pas?
Allez, je vous le donne plus tôt que d'hab, parceque vous avez été très sages.
Bon Dimanche sous vos applaudissements, comme disait feu le cocu de Sarko.
Et merde pour qui ne me lira pas.
(1) Voir Ségotine Raubryal, Little big bang Ces dames au salon!
(2) Superbe sketch créé en 1957 par Pierre Dac et Francis Blanche, ça se touve
sur Daily Motion.