Qu'est-ce qu'il n'avait pas sorti là, le pauvre footballeur! Un scandale, un maelström, un tsunami! Le ciel qui lui tombait dessus tout soudain avec les étoiles, les planètes, les comètes et les astéroïdes, en même temps, sans préavis, apocalypse now si vous voyez! Sur le coup, évidemment il n'a rien compris à ce qui lui arrivait, le mec, vous pensez, un entraîneur d'équipe de balle au pied, qu'est-ce que vous voulez qu'il capte aux infinies subtilités du politiquement-correct sauce germanopratine? Il se contente de dire sa vérité, sans trop se méfier des pièges perfides dissimulés sous les micros et les caméras des media vicelards toujours à l'affut du gros scoop mal-pensant. Les propos du malheureux en question se résumaient somme toute à peu de chose; à les entendre d'une oreille insuffisamment attentive comme il sied à cette sorte de discours sans grand intérêt, on n'y verrait aucunement malice. Jugez plutôt : "le joueur type Africain (premiere manifestation du plus horrible racisme ordinaire) ne coûte pas cher, (négrier, va!) il se révèle fort et généralement prêt au combat. Toutefois, il faut aussi des nordistes (sic) parcequ'il convient d'avoir, sur le terrain, de l'intelligence et de la technique (seconde abomination : gravissime! Parce qu'a contrario on peut en déduire que le black, non seulement il est con mais encore il joue comme une main -comme un pied, en l'occurence, ça manquerait de pertinence-)...et voilà tout.
Si, donc, au premier abord la phrase en cause semble tout à fait anodine, au deuxième rabord elle apparaît susceptible de provoquer les réactions les plus violentes chez nos amis de l'antiracisme officiel-professionnel. Suffit de bien y regarder, enfin! Et bien entendu ça n'a pas manqué de tomber de tous les côtés à commencer par le régional de l'étape, le footballeur retraité bien connu pour ses farouches prises de position blacko-défensives, ses petits soucis cardio-vasculaires et ses tabassages de concubine télévisuelle. (Vous m'excuserez mais j'évite de citer les noms, n'ayant pas les moyens d'assumer les dommages-intérêts princiers accordés par les Juges-Rouges en pareille hypothèse, c'est déjà assez dangereux comme ça). Bref, le malencontreux entraîneur se voyait, sans rien y comprendre, cloué illico au pilori de l'infâmie nauséabonde, livré aussi sec à la vindicte médiatique et menacé des pires sévices républicains à commencer par les plaintes courroucées des associations spécialisées dans les discriminations, les stigmatisations et les provocations à la haine raciale...enfin le contraire, quoi. Pétrifié pendant deux-trois jours, le type a fini par sacrifier à la procédure en vigueur, en organisant des excuses publiques en forme de conférence de presse et plaidant une regrettable méconnaissance des finesses sémantiques censée expliquer, mais en aucun cas ne justifier, l'épouvantable "dérapage" dont, à son immense regret, il s'était rendu coupable. Mieux vaut tard que jamais, jugea la Presse; cependant, l'homme traînera ad vitam aeternam le boulet de sa puante indignité. C'est bien le moins! A telle enseigne que le match de ce Samedi, à Lens, lui valut dix minutes de sifflets, de huées et de crachats de la part d'un public, pourtant nordiste, mais néammoins très attaché à son équipe en grande partie constituée d'Africains bon-marché (que voulez vous, c'est la crise et puis, aussi, le concerto en sol mineur...vu que nous étions juste au début du match...) Toute blague douteuse mise à part, notre entraîneur au verbe incontrôlé finit par fondre en larmes telle une madeleine proustienne sur son banc de touche... mais il fut très affectueusement consolé ensuite par les gros bisous de son joueur Malien, l'auteur miraculeux du but de la victoire : tout est bien qui finit bien! Sauf que, tout de même, pour ceux qui ne s'en seraient pas encore aperçu, notamment les supporteurs de foot les plus bas de plafond -je ne parle aucunement du sieur Bilger, vous pensez- la dictature intellectuelle de l'orthodoxie bien-pensante se montre de plus en plus menaçante. A ce train là, nous ne pourrons bientôt plus prononcer des mots comme "africain" ou "musulman" voire "footballeur" -le quasi-synonyme des deux précédents- sans risquer la prison...Et pour ce qui est de les écrire, je ne vous dis pas... heureusement que la Charia prescrit les pires supplices, sans quoi nous nous retrouverions fort dépourvus, un jour ou l'autre, en matière d'échelle des sanctions. Numérotons nos abattis, amis blogueurs facho-réacs, la crucifixion nous pend au nez...enfin si j'ose ainsi m'exprimer.
En tout cas, si la liberté d'expression et même la liberté tout court se ratatinent, par chez nous, en raison inverse du Grand Changement de Population, on n'en constate pas autant du côté de nos amis d'Outre Atlantique. Au moins pour ce qui concerne mon copain Hank Hulley. Lui, sa population change aussi, l'air de rien, mais sans incidence sur son franc parler de sale WASP du Middle-West, ouvertement raciste et heureux de l'être.
-"Hi, Old Frog, m'apostropha cet abruti l'autre matin au téléphone, t'as vu la gamelle qu'il s'est ramassée le Bamboula? Ce coup-là il s'arrête vraiment de nous casser les super-balls, ce bloody bastard de mes deux! On va lui mijoter une fin de mandat à sa mesure au mal-blanchi, tu vas voir ça, putain, même les négros votent plus pour lui, dis donc, ils ont fini par s'apercevoir qu'il était encore plus naze que Carter...et pourtant tout le monde le savait (voir Peanuts's back!). Remarque, il nous a foutus dans la merde, le blackos, mais pas que nous, ça c'est sûr. Le monde entier il a pourri, ce motherfucker, à lâcher le morceau là où il fallait serrer encore plus fort la vis. En Irak, surtout, bordel, on voit bien le résultat, pas vrai? Et maintenant vous avez le Prix Nobel de la Paix qui envoie ses bombardiers comme le premier Deubel You Bush venu! Mais personne ne s'en gaffe chez vous, il pourrait vous chier sur la tronche vous lui passeriez le papier en le remerciant avec effusion. Ben nous, finalement, on a décidé de lui couper les burnes. Pas trop tôt mais bon, on ne peut pas revenir sur les erreurs du passé, pas vrai? Alors dégustons le soulagement et passons à autre chose, y a du boulot pour réparer ses conneries au beau bronzé!"
A ce stade de la conversation à sens unique, je crus bon de lui faire remarquer qu'avec trois points et demi de croissance et dans les cinq pour cent de chômedus, on ne voit pas vraiment de quoi ils auraient à se plaindre les U.S. en comparaison de certains-suivez mon regard...
-"Eh ben voilà, tiens, c'est bien une réflexion de bouffeurs de grenouilles, ça, bullshit ! Chez nous, tu vois, les politicards on leur laisse la politique et, pour ce qui regarde les affaires, chacun s'occupe des siennes. Comme ça on limite les dégâts. Vous autres, quand vos affaires partent en quenouille vous accusez vos politicards, alors du coup ils s'en mêlent et là, évidemment, ça vire très vite au cercle vicieux suivi, de près ou de loin, par la bérésina. Pourquoi, nous autres on est les rois du monde et on fait la pluie et le beau temps partout, même en Chine mon con joli? Ben voilà : pour ça, parce qu'on mélange pas les rôles. Et vous, le merdier dans lequel vous vous trouvez, faut pas chercher plus loin la cause... et comme vous persistez ça va de mâle en pis comme disent les cow-boys... diabolicum perseverare...mais non, pas les cow boys, ça : the Holy Bible, god shit, décidément vous confondez tout! Tu vois, maintenant qu'il a les mains liées le comique de White-House, on va juste se débarrasser de quelques inepties style Obamacare et le business respirera encore mieux...pour vous ce serait beaucoup plus dur..."
Autrement dit, cette saleté de bouffeur de chewing-gum m'en a balancé plein la gueule pour pas un rond sans que je trouve peu ou prou le moyen de faire pièce. Que voulez vous, on voit bien que nous autres Franchouilles nous n'avons pas la même conception du "mi-mandat" que ces enfoirés d'Amerloques. Eux, leur Président à la con ils le collent sur le banc de touche et tant pis s'il y côtoie des entraîneurs xénophobes. Nous, le nôtre, on le regarde juste se cramponner tout en lutinant sa Julie...Tiens, au fait, vous voyez, son émission de l'autre soir "Face au Français" je n'y pensais même plus...faut dire que je ne l'avais même pas regardée...à quoi bon? On le sait depuis lurette qu'il se cramponne, hélas!
Alors là, comme je sens que ça commence à faire lourd, je ne vous parlerai ni de François Fillon ni de son pote Jean-Pierre Jouyet. Toutefois, voyez vous, ce ne sera que partie remise. M'étonnerait pas que la semaine prochaine on ait du grain à moudre sur ce coup-là, ainsi qu'eût dit feu Dédé.
Bonne fin de Dimanche et conservez vous bien.
Et merde pour qui ne me lira pas.