Belle rentrée, tout de même. Rarement on aura vu un bordel de cette ampleur.
Tout part en quenouille de tous les côtés. L'Assemblée Nationale prend de plus
en plus des allures de cour du roi Pétaud. Remarquez, il fallait s'y attendre.
Quand les acteurs du théâtre républicain se prennent au jeu, ils surjouent.
Surtout les socialos. Remarquable spectacle que tous ces connards enrubannés par
leurs écharpes tricolores de maires cumulards de mandats, vomissant leurs injures
sur les travées.
Voilà qui donne une idée lumineuse de notre belle démocratie montreuse de clowns
arrosés à la santé du tribuable.
Dans le même temps l'Europe nous bricole aussi sa petite crise. Les élites hyper-
conformistes qui n'ont jamais vu un Tzigane ne digèrent pas les passes croisées de
Roms du match France-Roumanie. Ainsi la vice-présidente de la Commission
Européenne, vieille peau masturbée de l'humanitarisme molasson, a t-elle cru
nécessaire de renvoyer la France sarkozienne à ses errements des année 42.
C'est un peu comme si elle se fût avisée de sodomiser notre bon Président au
moyen d'un fer rouge.
La putain de sa mère, comme on dit en banlieue, qu'est-ce qu'elle avait pas dit là!
Fou furieux, le Sarko. Au point d'aller intimer aux luxembourgeois (la vieille peau
ressortissant à ce sympathique petit peuple) l'ordre d'accueillir à bras ouverts tous
les nomades susceptibles de traîner du côté de l' Europe de l'Ouest.
Réponse de Juncker :
-"moi, môssieur, j'ai récupéré plein de Kossovars, dans le temps, plus que vous en
tout cas. Na!"
Dieu merci l'interpellé s'est abstenu de répliquer comme quoi il ne nous aurait plus
manqué que les Kosovars.
En revanche, au déjeuner du sommet européen d'hier, l'horreur! L'inimaginable,
l'indicible, a fait son entrée tonitruante au moment du dessert, sous la forme d'une
attaque frontale de Petit Nicolas contre le pauvre Barroso.
"Espèce de couille molle, qu'il lui a éructé, Nico, t'es même pas foutu de tenir
tes commissaires de mes deux qui viennent jusque dans mes bras injurier ma
République à moi, Une et Indivisible. Quand je pense à tout ce que j'ai fait pour ta
gueule. Que sans mon intervention divine ton poste de Président tu pouvais te le
carrer en guise de suppositoire. Non mais des fois, merde, tu vas me la foutre
dehors vite fait, la vieille peau et plus vite que ça et à coups de latte dans le
pétrus encore, sinon j'en connais un qui va se les mordre.
Tiens toi le pour dit et la ramène pas, sinon je t'apprends à laisser insulter la France,
terre des arts des armes et des lois, fille aînée de l'Eglise ainsi que mère
incontestée des droits de l'homme. Ca te la coupe ça, hein Ducon?"
Ulcéré, il a répliqué, le ducon en question. Et vertement encore. Dans le style
"Monsieur le Président, je ne saurais tolérer que vous employassiez à mon égard
un ton aussi acerbe et dépourvu d'aménité. La vice-présidente objet de votre
ressentiment au demeurant assez légitime, je dois le reconnaître, a dores et déja
présenté des excuses car ses propos avaient largement dépassé sa pensée.
N'attendez donc point de moi que j'aille au delà. L'incident est clos, circulez y a plus
rien à voir!"
C'est à ce stade de la conversation qu'il a fallu se mettre à plusieurs pour retenir
Sarko qui volait déja dans les plumes de son interlocuteur. Sans les bulgares dont
la légendaire force physique fit merveille en cette occasion, le malheureux Barroso
se morflait dans les gencives un de ces coups de boule qui font que dans une vie
on distingue un avant et un après.
Bref, ça a scharklé sévère.
Dommage, le gâteau semblait délicieusement exquis.
Heureusement que, dans l'après-midi notre bon Président, un peu rasséréné,
a remis les pendules à l'heure en déclarant à la presse " s'il y en a un qui a gardé son
calme, c'est bien moi! Mais je ne puis tout de même pas laisser couvrir la France de
pipi et de caca par des moins que rien juste bons à radoter des poncifes dans la
douceur feutrée des sallles de réunion bruxelloises."
Cependant l'affaire ne s'arrête pas là. Pour faire bon poids Nicolas Sarkozy en a rajouté
une grosse couche aux termes de laquelle Angela Merkel approuverait pleinement sa
décision de virer les bohémiens et ne se priverait en aucune façon d'organiser des
convois de tziganes à destination de la Roumanie.
Manque de pot, la pilule a refusé de passer. On peut demander bien des choses aux
teutons mais les convois de tzigoïner, non, pas possible, verboten, unmöglich, taboot,
grosse scheise, schweinerei, nicht gut, kakat, stoop, ausweiss schnell! Non mais ça
va pas la chetron? Pourquoi pas en wagons plombés pendant que vous y êtes?
Oh, Sarko. où vas tu Basile, tu pars en sucettes, à quoi tu penses, eh, connard?
Tu veux quoi? Un nouveau procès de Nuremberg avec Angela sur le banc des accusés?
Et puis suspendue avec de la corde à piano, tant qu'on y est, comme Goering?
Prends t'en à Barroso tant que tu voudras, là on rigole un bon coup, ça fait du bien.
Mais les allemands tu les lâches un peu. Allez, casse toi, pôv con!
Donc, démenti immédiat autant que cinglant et coup de froid brutal sur des relations
interétatiques qui n'avaient pas besoin de cela. La maladresse, quoi, la grosse cagade!
Dommage, jusque là ça fonctionnait à peu près bien. Bonne pub à destination de
l'électeur tenté par la Marine mais, le couac avec les shleus, ça met la communication
interne un peu cher. Va encore falloir ramer pour revenir en grâce.
Oui, le gros bordel, disais-je. On sent bien l'improvisation, en ce moment, la politique
du sensitif en quelque sorte, on voit un truc surgir du buisson, on tire dessus au jugé.
Des fois, jackpot, c'est un lapin. Souvent, hélas, il s'agit d'autre chose, le chat de la
voisine ou, pire, le bras du garde chasse en train d'envoyer valser d'un ample geste
la petite culotte dont il vient de débarrasser votre charmante épouse. Ce dernier type
de méprise fait plaisir sur le moment, certes, mais par la suite, on regrette. Surtout
que, de nos jours, les juges incarcèrent plus volontiers les cocus que les voyous.
Ils leur trouvent moins d'excuses.
Je vous raconte tout ça parceque ces histoires de Roms, finalement, c'est parti
à l'impulsion, comme ça, sans trop réfléchir. Il fallait bien trouver un truc pour se
refaire une image acceptable auprès du populo après les histoires de Grenoble
et l'affaire des gitans incendiaires de gendarmeries.
Bon, les conseillers du Président et ceux d'Hortefeux se sont mis d'accord sur les
Romano un peu par défaut, quoi, comme un pis-aller pas trop méchant.
Voilà des gens, les Tziganes roumains, qui ne sont ni musulmans ni français et avec
qui on peut toujours s'entendre. On leur paie quinze jours-trois semaines de vacances
dans la famille, ils prennent de bon coeur. Avec une bonne mise en scène et des
C.R.S. casqués qui tapent dans le tas (doucement, faudrait pas déconner d'en casser
un, malheureux), on fait la rue michel, du gagnant-gagnant, quoi, net et sans bavure.
Oui, mais c'était sans compter avec la connerie endogène et exogène qui paramétrise
toujours la politique démocratique.
Endogène parceque les petits merdeux d'énarques qui rédigent les circulaires du
Ministre de l'Intérieur manquent un peu de l'indispensable expérience qui évite souvent
les plus grosses conneries. Et comme, en plein été, le mec un peu endurci qui contrôle
habituellement, se fait dorer la couenne sur une plage méridionale, l'énorme bourde
sort tranquillement et le signataire signe. Son boulot consiste à signer, pas à vérifier
ce qu'il signe.
Et voilà comment on se retrouve avec un texte officiel qui désigne nommément les
Roms à la vindicte policière. Et la France ignominieusement salie dans sa réputation
de terre d'accueil ouverte, généreuse et respectueuse par dessus tout de l'égalité
entre tous les hommes, même quand ils ne confessent pas à l'Islam.
Exogène parce que tout le monde fait chorus au lieu de nous foutre un peu la paix à
nous démerder avec nos problèmes. Tout le monde, depuis la vieille peau
luxembourgeoise de Bruxelles, jusqu'à la commission de mes roustons de l'O.N.U.
en passant par l'administration Obama et la presse indignée du monde entier ainsi
que de ses environs. Le seul a avoir les couilles de nous soutenir dans cette épreuve
restant le brave Berlusconi qui, de toute façon, n'en a plus rien à secouer de se
faire vilipender par la bien-pensance universelle. Je conseillerais humblement à
M.Sarkozy d'en prendre de la graine.
Le bordel, donc, le boxon, le foutoir. Je pourrais encore vous en tartiner des tas de
cette sorte tellement ça fuse de partout. Les histoires de Woerth, les plaintes du
"Monde" contre l'Etat accusé de débusquer les traîtres des cabinets ministeriels alors
qu'il devrait les laisser tranquillement fourguer des informations secrètes aux media,le
Sénat qui aura du grain à moudre pour les retraites, Ségolène qui revient avec sa
fraternité à la con et Hortefeux qui en rajoute avec des idées tordues d'élection des
juges.
J'en oublie. Mais en tout état de cause sentant que ceux qui ne sont pas descendus
en marche commencent désormais à en avoir raz le bol, je n'abuserai pas plus
longtemps de votre bienveillante patience.
Au revoir et merci.
Et merde pour qui ne me lira pas.