Si vous avez un bon dictateur gardez le. Prenez en grand soin. Couvrez le bien, qu'il
n'attrape pas froid. Même si ce salopard s'en met plein les fouilles et pille délibérément
les caisses de l'Etat, il vous coûtera toujours infiniment moins cher que nos bons élus
démocratiques, leurs conneries ruineuses et leurs arrosages personnels autant que
népotiques. Le dictateur, son fonds de commerce c'est le pays. Il a tout avantage à
la bonne marche de l'affaire. L'élu démocratique, lui, son seul intérêt consiste à se
faire élire, par définition et à conserver le plus longtemps possible, à tout prix, sa
poule aux oeufs d'or, je veux dire son électorat.
Vous l'avez bien compris, cette sinistre ordure de Nouratin dépasse toutes les bornes
du politiquement-correct! Il blasphème la République ce cochon-là ! Jamais, au grand
jamais il n'aura de médaille, l'abject! Excommunié, voilà, laïquement excommunié!
Tout ce qu'il mérite, l'affreux, l'exclusion à vie de la Communauté des Humains qui
Pensent Correctement. En vérité je vous le dis, ce sale réac-facho-misanthrope n'a
droit qu' à une seule chose, l'Indignité Nationale. Voilà! Comme à la libération, tiens
et collé au mur, la charogne! Que la bête meure!
Tondu, non. Et pour deux raisons, la première étant que ce sont des choses qu'on
ne fait qu'aux femmes, n'est-ce pas et la seconde, qu'il est chauve pire qu'un genou,
ce nauséabond individu.
Bon, je le reconnais volontiers, la dictature n'apparaît pas de prime abord comme le
système politique le plus attrayant ni le plus satisfaisant dans l'ordre intellectuel. Cela
ne fait aucun doute. La qualité du régime dépend en grande partie de celle de son
chef et, généralement, le bât ne manque pas de blesser à cet endroit précis. Toutefois,
la plupart du temps, la démocratie telle que nous la concevons dans les pays compa-
rables au nôtre, la représentative veux-je dire, produit de petits tyrans temporaires,
sans grande autorité, certes, mais généralement dépourvus de scrupules autant que
des caractères indispensables à la gestion avisée de la Chose Publique.
Le clampin visant l'onction démocratique a le devoir, cependant, de satisfaire à un
certain nombre d'exigences impératives.
Il doit, en premier lieu appartenir à une quelconque franc-maçonnerie, la vraie restant
toutefois le must en la matière. A défaut, il apparaît cuit d'avance puisque, par nature,
il lui appartiendra d'affronter d'autres gugusses qui en sont et bénéficient donc,
ès-qualité, de la puissance occulte et fabuleuse des réseaux souterrains (je ne parle
pas de l'égoût bien que cela s'apparente).
En second lieu, notre aspirant élu bénéficiera nécessairement du soutien d'un parti.
Soutien essentiellement financier, bien sûr, l'argent du contribuable constituant depuis
quelques temps la source la plus appréciable du revenu de ces organisations à la con.
Je passe pudiquement sur les contorsions, compromissions, abjections, délations et
autres dévotions qu'il convient d'effectuer avant de pouvoir obtenir ledit viatique.
Le mec qui parvient à franchir de tels obstacles, vous pouvez être sûrs, déja, qu'il s'agit
bel et bien d'une fieffée salope.
En troisième lieu, il incombera à notre homme -ou femme, bien sûr, en l'occurence
la parité joue à la perfection- d'écraser, d'abord tous ses amis politques susceptibles
de briguer le même fromage que lui/elle, puis ses adversairses. Il convient, sur ce
dernier point de baratiner les électeurs avec suffisamment de grâce et de talent pour
en gagner une majorité à sa cause. L'avantage étant qu'en ce domaine tous les coups
sont permis, les plus bas et les plus vicieux apparaissant comme les mieux adaptés
au bon déroulement du jeu démocratique.
L'arrosage d'agents électoraux et de lobbyes demeure naturellement la règle
la moins contournable, de même que l'intoxication systématique des esprits-votants
par tous moyens appropriés, diffamation - là c'est permis -, désinformation,
promesses incongrues et autres menteries éhontées couvertes, en toute hypothèse,
par l'inimaginable faculté d'oubli des corps éléctoraux.
En quatrième et dernier -je vous rassure- lieu, il lui faudra la bénédiction médiatique.
Sans un minimum de passage de pommade par nos aimables folliculaires de tout
poil, ceux du Net prenant en la matière de plus en plus de poids, notre solliciteur de
suffrages peut toujours se brosser, il l'aura dans le dos. Et si, par malheur, le "Canard
Enchaîné" venait à se déchaîner contre lui, ce serait carrément un homme mort. Dieu
merci cette sorte de malédiction ne vise, par principe, que les gens réputés de droite.
Il n'y a donc pas trop de mal, pas vrai?
Voilà, j'ai passé sur beaucoup de détails mais, en gros, la démocratie dite
représentative repose sur ce genre de bases.
Résultat, on fait élire des peigne-culs juste bons à magouiller en loucedé, par de
braves couillons qui ne comprennent rien, ni à ce petit jeu, ni aux Affaires.
Ajoutez à cela le souci constant de dépenser l'argent virtuellement public emprunté
sur les marchés, de faire bosser les entreprises qui sauront se montrer reconnais-
santes, d'embaucher les copains, leurs enfants et les enfants des copains des
copains, à des postes dont l'utilité leur sera strictement personnelle.
L'élu se doit en outre de persuader l'électeur qu'il oeuvre pour son bonheur et qu'il
n'a de cesse d'y parvenir quel que puisse en être le prix. C'est ainsi que l'on se
retrouve avec des tas de piscines, médiathèques, théâtres subventionnés et
autres équipements indispensables au bien être du bon populo, Colonnes de
Buren, ronds-points artistement décorés, Conseil Economique et Social...
Je ne vous parle même pas des subventions et autres combines visant à arroser
les associations de désintérêt public manifeste et des prestations sociales destinées
à faire tenir tranquilles les quartiers si joliment désignés "sensibles".
Toutefois, le plus rigolo demeure que, parfois, nos estimés mandataires, notamment
lorsqu'ils se disent et s'assument "de droite", savent ce qu'il convient de faire en faveur
du bien public. En pareil cas, bien sûr, ils ne le font jamais.
L'opposition, cette merveilleuse invention du parlementarisme, saura toujours les en
empêcher d'une manière ou d'une autre. Voir l'histoire de la "TVA sociale" prévue au
programme de Sarkozy et bousillée en un instant par le très peu catholique Fabius
qui sut si bien piéger cette patate de Borloo, éphémère Ministre des Finances du
début de quinquennat. Pourtant, la TVA sociale nous aurait bien aidés à affronter
la crise, les Allemands ne s'en plaignent pas de cette TVA là. Faut voir où ils en
sont par rapport à nous...
Bon, je m'arrête histoire de ne pas trop lasser. Sans compter qu'il y aurait de quoi
écrire un traité en dix volumes, tant les bienfaits de la démocratie apparaissent
immensément innombrables et quasi-incalculables...au bout d'un certain nombre
de centaines de milliards!
L'on ne saurait, en conséquence, rien trouver de surprenant dans la situation abomina-
blement merdique que nous connaissons aujourd'hui. Le fait de nous voir contraints
de tendre la sébille aux Chinetoques- lesquels s'assoient délibérément sur la démocratie
et ses appendices- me semble assez bien confirmer le fond de mon propos.
Et, tant qu'à faire dans l'abjectement intolérable, j'irai jusqu'à dire que tout cela paraît
bien dérisoire à côté des joyeusetés qui nous attendent.
Jetez donc un coup d'oeil aux résultats des élections Tunisiennes.
Bien sûr, la victoire écrasante des Muzz fanatiques n'a rien d'une surprise, nous n'en
avons jamais douté un seul instant.
En revanche, ce qui pourrait paraître étrange à un public non averti, c'est le vote des
Tunisiens résidant sur le territoire de notre si chère République.
Pareil!
Plus de quarante pour cent des suffrages se portent sur les gentils barbus à burnous
modérés!
Comment vous figurez vous qu'il voteront, nos bons Musulmans de France, quand ils
auront la majorité de ce côté-ci de la Méditerranée?
Ca lui donnera un petit côté exotique, à notre belle Démocratie, les pays du Printemps-
Arabe permettent dores et déja de se faire une première idée!
Alors, bien sûr que je joue un peu les iconoclastes et que je me régale en imaginant
les tronches des curés du sacro-saint dogme républicain si par un hasard improbable
ils venaient à tomber sur le présent poulet. Bien sûr que la démocratie, comme idée,
c'est beau, c'est noble, c'est réconfortant et même exaltant. Bien sûr, aussi, que nous
n'avons pas le choix, que pourrions nous envisager d'autre?
Juste un mot cependant. A un moment donné, la France a bel et bien eu le choix.
Elle avait un Roi qui faisait le boulot et qui, se croyant investi d'une mission divine,
répondait très raisonnablement aux exigences de la gestion du Pays. Les bienheureux
Révolutionnaires l'ont foutu dehors, trucidé et remplacé par une bande de tordus
apportant avec eux désolation, malheur et confusion.
On peut en avoir une idée limpide en lisant des historiens comme Bainville ou
Gaxotte, qui expliquent ces choses dans un langage clair, précis et de toute beauté.
Seulement attention, ces gens là ne bénéficient pas de l'imprimatur républicain.
C'est le moins qu'on puisse dire.
N'en concluez pas, s'il vous plaît, "ça y est ce shnock de Nouratin vire royaliste".
La question n'est pas là. C'est foutu, fini, rapé depuis belle lurette, la Royauté.
Je me contente seulement de déplorer le caractère biaisé, pourri et délétère de la
solution politique qui nous a été imposée comme la panacée et le don béni de
l'Etre Suprème. L'ineffable, l'intangible Démocratie.
Juste pour remettre un peu les choses à leur place, quoi. Quitte à enfoncer les portes
ouvertes.
Un tout petit truc, avant de conclure.
Ca devait arriver un jour ou l'autre. Il est mort mon vieux copain Robert, je veux parler
de Robert Lamoureux. On sait confusément que ces choses doivent se produire, on
y pense même de temps en temps mais ça reste douloureux.
Remarquez, je dis "mon copain" mais je précise que lui, il ne me connaissait pas.
Il s'agit d'une amitié unilatérale qui durait depuis plus d'un demi-siècle.
C'était au temps où les gens qui nous faisaient rire s'appelaient Fernand Raynaud,
Bourvil, Fernandel, Robert Lamoureux et non Semoun, El Maleh ou Debbouz qui,
pesonnellement, ne m'amusent guère.
C'était une autre époque et Robert en restait le dernier représentant.
Désolé mais je regrette amèrement ce temps et ces hommes là.
Adieu Robert.
Et merde pour qui ne me lira pas.