Qu'il trimballe une réputation de mécréant endurci, de satrape au petit pied, de séducteur de prisunic et de pistachier à scooter, passe encore.
Qu'il tire un peu sur tout ce qui bouge et sème derrière lui des enfants conçus dans le péché, on peut à la rigueur l'admettre.
Qu'il considère le mariage comme une promesse électorale facile à tenir et propre seulement à fidéliser l'électorat lesbo-pédérastique, ça accroche un peu le gosier, toutefois on arrive à l'avaler quand même.
Mais que, juste avant sa visite au Vatican, il se débrouille pour faire voter un texte visant à mettre l'avortement en self-service dans toutes les bonnes maternités, ça, on a beau être pape gauchiard et jésuite enflammé, ça dépasse de deux-cents coudées les bornes de l'acceptable.
On le voyait bien à sa tronche, ce Vendredi, qu'en recevant ce brave Culbuto il l'avait salement mauvaise, François le Gaucho (de la Pampa). D'habitude, quand un Souverain Tonpife accueille un grand de ce monde, il se force à sourire, même s'il a affaire à du douteux, style chef d'état d'Amérique centrale ou bien encore à de l'infréquentable, type Berlusconi.
Là, en revanche, il tirait carrément la gueule Sa Sainteté. Dans le genre accueil glacial on eût dit votre futur beau-père le jour où vous lui annonçâtes la mise en cloque de vos oeuvres de sa petite Sylvie chérie. Et l'autre gland qui souriait béatement avec l'air niais du pignouf savourant un grand moment de solennité susceptible de lui ramener les suffrages Catholiques. Même qu'affectueusement, il crut bon de s'emparer du bras de Sa Sainteté comme s'ils avaient, temporibus illis, gardé ensemble les petits cochons de l'UNEF.
Le Pape, on en pense ce qu'on veut, surtout celui-là avec ses pulsions collectivistes et son amour immodéré de l'envahisseur musulman, mais ça reste le représentant de Jésus Christ sur terre. Il se doit, ès qualité, de prendre le parti des plus faibles. Dans le genre sans défense, le foetus on ne fait pas mieux, personne ne lui demande son avis quand on le fout à la poubelle comme un vulgaire immondice. Alors si le Chef de l'Eglise Catholique laisse faire sans même froncer le sourcil, y a plus qu'à tirer l'échelle.
On aura remarqué, cependant, une certaine détente à l'issue de l'entretien. Manifestement les choses allaient mieux, le Saint Père esquissait même une manière de vague sourire laissant supposer une évolution favorable des relations diplomatiques vaticano-franchouilles. Intrigué, j'ai récolté mes renseignements auprès de mon vieux camarade Umberto Cazzoficca dont les activités pas très catholiques (voir On n'est jamais trop aidé.) ne font aucunement obstacle à d'excellentes relations avec certains prélats parmi les plus éminents de Notre Sainte Mère l'Eglise.
- " Bien vu, m'a déclaré le rital en question, figure toi qu'il a profité de l'occase pour se confesser, ton bibendum à casque intégral, ça ne lui était pas arrivé depuis la veille de sa première - et dernière - communion! Tu sais comment ça marche, n'est-ce pas, les Jésuites, l'air de rien, ça te glisse une quenelle que tu t'en aperçois même pas tellement ils procèdent dans l'onctueux et le feutré. En l'occurence, Bergoglio, il l'a pécho au débotté sur ses histoires de cul, ton gros couillon, y avait matière et l'autre a déballé tout son barda. Voilà pourquoi l'entretien a joué les prolongations!
Constatant qu'il avait affaire à du super-lourd, le Pape lui a collé cinq pater et quatre ave pour dire à la maison, plus deux-trois conneries à placer dans la conférence de presse afin de bien marquer sa révérence à l'égard du Souverain Pontificat. Toutefois, pour mériter l'absolution, il a dû s'engager à se mettre à jour sur la question des gonzesses, ton Couille-Molle : soit le mariage, soit la rupture et plus de maîtresse, évidemment...ou alors, à la rigueur, selon la manière ecclésiastique, en costume de ville avec Ray Bans, Borsalino à larges bords et jamais dans sa paroisse!
Cela dit, bien sûr, secret de la confession oblige, mes sources ne m'ont en aucune façon rencardé sur la teneur précise des péchés. Pas moyen de connaître le nombre exact de militantes ou de sympathisantes qui succombèrent au charme sui-generis du don juan à vespa. Bien sûr, quelques noms à consonnance ibérique, italique, voire maghrébine, bruissent un peu, mezzo-voce, rompant à peine le paisible silence des couloirs du Saint Siège mais nul ne saurait sans mettre en péril son salut, les livrer en pâture à la salacité du vulgaire. Et pas la peine de parler de progéniture accidentelle, parce que là, évidemment, on touche à des questions dont les Cardinaux de Curie eux mêmes ne traitent jamais que dans l'intimité molletonnée de leurs cabinets de travail. C'est même plus de la discrétion, carrément du bétonnage on peut dire."
Voilà donc ce qu'il vient de m'apprendre, ce cher Umberto. Comme quoi, vous voyez, l'information il faut aller la chercher là où elle se trouve; à défaut vous récupérez facilement plein de vessies en guise de lanternes. Grâce à mon pote, nous la tenons l'explication vraie de ce largage en catastrophe, de cette conduite de gougeat mâtiné ours mal léché, de la répudiation honteuse d'une Première Concubine de France coupable seulement d'avoir été cocufiée par son Seigneur et Maître! Sacrifiée sur l'autel de la promesse au Pape, dites donc! On comprend mieux, du coup. La parole donnée au Vicaire du Christ, c'est sacré, nom de dieu : cochon qui s'en dédie, y se brosse de paradis!
Vous vous doutez bien qu'un type de cet acabit, socialiste comme on le sait et donc jouisseur comme pas un, l'idée de finir en Enfer dans l'inconfort surchauffé des caves de Belzébuth, très peu pour lui, ça lui refile des sueurs froides! Merde, on a beau professer un athéisme de bon aloi dans ces milieux maçonnico-rationalistes, le Successeur de Saint Pierre en personne, les solennités vaticanes, les barbotteuses des Gardes Suisses, tout le bordel, quoi, ça impressionne grave. C'est tout de même autre chose que l'Hôtel de Ville de Tulle! On ne sait jamais, n'est-ce pas, avec le divin, demandez donc à Pascal ...alors on irait prendre un risque pareil pour une grognasse dont on ne se sert même plus? Allez ouste, on vire!
Il ne restait plus dès lors à notre petit bonhomme qu'à définir les modalités. Pas évident tout de même, surtout quand l'intéressée refuse d'y mettre du sien. Sans compter qu'en plus elle se barre en voyage! Aux Indes! Comme si c'était le moment! De l'irresponsabilité, voilà le mot, tiens, j'en vois pas d'autre! Alors du coup, ben voilà quoi, vu qu'en plus le François, là bas à Rome, il attend du concret, va falloir en venir aux choses sérieuses et fissa.
Après passage en revue de différentes solutions avec son staff de communicants à la solde de la République, travail qui bouffa tout l'après-midi de Samedi sans aboutir à rien de satisfaisant, le Chef de l'Etat finit par décider tout seul de la conduite à tenir : un message bref, laconique et sans ambiguïté balancé à l'AFP et le tour est joué.
Au bout d'un certain nombre d'essais infructueux qui remplirent plusieurs corbeilles à papier, dont notamment: "Valoche virée -stop- prière adresser courrier poste restante -stop-" jugé un peu sec ou bien encore "Moi, Président de la République, je me débarrasse illico de ma concubine" considéré comme politiquement incorrect et aussi "C'est pas qu'on s'ennuie mais maintenant va falloir y aller, Ma Poule, salut!" nettement trop familier, il a fini par se décider pour la formule publiée. "Je vous fais savoir etc..."
Une répudiation en bonne et due forme, certes, mais bien socialiste et bien républicaine. Personne n'y trouvera à redire, n'est-ce pas...bien sûr s'il s'agissait d'un Président de Droite nous aurions déjà toutes les associations bien pensantes dans la rue à gueuler au scandale affreux, à l'atteinte intolérable aux droits de la femme, à exiger la démission du criminel. Sarkozy, tenez, pour moins que ça les Chiennes de Garde le dévoraient tout cru sans même attendre la fin de son jogging!
Oui mais notre bon petit Président, c'est un Homme de Gauche...et en plus sur ce coup là, il fait plaisir au Pape...alors!
Allez, bon Dimanche à tous et une affectueuse pensée pour ceux qui, en ce moment même, battent le pavé des Boulevards.
Et merde pour qui ne me lira pas.