Tiens, bizarre. Tout à coup, comme ça, sans crier Gare Saint-Charles, vous morflez
un nom en pleine gueule.
Oui, un nom, je dis bien. Habituellement, on vous parle d'un "jeune homme", voire
d'un "jeune" tout court. On ne vous dit pas de qui il s'agit. Parce que l'anonymat se
doit de protéger les personnes, les familles, les gangs, les quartiers, les tribus,
les communautés...enfin bref, tout ce qui constitue la France d'aujourd'hui, quoi.
Et puis ex abrupto, pratiquement ex nihilo : pouf! Un patronyme et deux prénoms, le
père et le fils! Merde alors, comme ça, en bloc, sans autre forme de procès.
Faut croire que certains n'y ont pas droit, à l'anonymat. Apparemment le pauvre José
Anigo, lui, il peut se brosser de tranquillité. On lui tue son fils Adrien et, par surcroît,
on le couvre de pipi en étalant sur la place publique le comportement sacrément délic-
tueux de feu ce dernier.
Sans me prononcer aucunement sur l'honorabilité de la famille, faut pas déconner tout
de même, je m'interroge un peu sur les conséquences délétères de cette notoriété de
pacotille qui descend du football comme vint Jésus sur terre pour racheter à prix d'or
l'humanité souffrante.
Et puis, parlons clair, aussi, l'anonymat c'est pour pas qu'on sache quand la
victime-défavorablement-connue-des-services-de-police s'appelle Mohamed.
Lorsque, par extraordinaire, il s'agit d'Adrien, après tout, là, on s'en fout, on
peut balancer sans retenue, SOS et la Licra ne diront rien.
En attendant, en termes de vedettariat actualitaire, Marseille taille des croupières à
la Syrie. Qu'est-ce qu'on lui met à la "Cité Phocéenne"! Comme quoi il s'agirait du
pire coupe gorge que la terre ait jamais porté, d'une sorte de Gomorrhe inexpiable
vouée au crime comme le reste de la France l'est aux Droits de l'Homme.
Marseille, en quelque sorte, c'est un peu notre péché originel.
Tout ce qui vit au Nord de la Loire regarde cette ville avec les yeux de la bonne-soeur
pour le phallus du satyre. On ne sait pas très bien de quoi il retourne mais on soup-
çonne le diable de se planquer pas loin derrière.
Et puis, c'est vachement pratique, Marseille. Vous pouvez invoquer les manes de
Carbone et Spirito, le fantôme de Mémé Guerrini ou le spectre abhorré de Francis le
Belge. De la sorte, on déclare la Ville gangstérisée de toute éternité. Tout juste si l'on
s'abstient de remonter à Protis, le légendaire fondateur qui, si l'on voulait bien gratter
un peu, apparaîtrait sans doute comme un fieffé coquin antique.
Du coup, ça suffit. Plus besoin de parler du reste. Ni du Neuf-Trois, ni de Trappes,
ni de Colombes, ni, plus généralement de toutes les périphéries "sensibles". Avec
Marseille on tient le bouc émissaire, la victime expiatoire, le deus ex machina de
toute l'insécurité hexagonale!
Et puis surtout, grâce à cette tradition plusieurs fois millénaire de crapulerie savam-
ment entretenue, plus besoin d'avoir recours aux mots qui fâchent, pour traiter le sujet.
Ecoutez attentivement tout ce qui se dit sur les ondes, lisez bien tout ce qui s'écrit dans
les gazettes, il est un mot que vous n'entendrez ni ne verrez jamais : immigration.
Avec une aisance à rendre jaloux Voltaire ou Victor Hugo, tous les folliculaire patentés
parviennent à traiter le sujet sans jamais, au grand jamais, écrire ni prononcer la parole
maudite, le mot qui tue.
Pourtant, à voir comme ça, sans trop réfléchir, on pourrait trouver un rapport.
Ne serait-ce que le pauvre Adrien Anigo, le seul à bénéficier d'une citation nominative.
Il démontre, pas vrai? D'accord, a contrario, certes, mais ça nous fait quand même
une jolie présomption, grave, précise et concordante, comme on dit.
Lui, on nous apprend comment il s'appelle, les autres, tous les autres, la ribambelle
des autres, non. Ca vous inspire quoi?
Bon, hé bien pas du tout. Vous vous foutez le doigt dans l'oeil. Tout ça c'est la faute à
Carbone et Spirito. Le poids de la tradition. Voilà!
Et pas besoin d'aller chercher une quelconque adéquation entre la carte de la délin-
quance et celle de l'implantation immigrée. Billevesées que tout cela. Le problème
de l'insécurité c'est Marseille, intrinsèquement! Point final. Circulez y a rien à voir.
Du coup, on fait un "Pacte National", dites donc. Rien que ça! Vous parlez d'une
innovation! Vous mordez le scoop? Un Pacte National pour redonner la pèche aux
Marseillais! Magnifique! Y a que les Socialos pour inventer des machines de ce
gabarit!
Comme idée, ça pète le feu! Rendez vous compte, si ça se trouve on va pouvoir en
coller de partout, des Pactes Nationaux.
Au Mans, tiens, par exemple, pour relancer la consommation des rillettes dont l'effon-
drement entraîne celui du moral des Sarthois. Avec le lâchage de Fillon, ça finit par
faire gros sur la patate mancelle.
Ou encore à Brétigny, aussi, pour élucider enfin Le mystère de l'éclisse. , lequel
empoisonne depuis cet été l'existence des usagers du RER.
Et pourquoi pas à Paris même ? Un Pacte National visant à limiter une bonne fois
pour toutes à zéro kilomètres-heure la vitesse des automobiles! Pour que la Ville
acquière enfin, avant que de changer de Maire, ce statut de Capitale Mondiale de
la Pédale qui apporterait tant de joie et de satisfaction à ce dernier ainsi qu'aux
amateurs de Vélib du Marais.
Et puis attention, cerise sur le gâteau, un Pacte National, non seulement ça fait joli
dans le paysage mais encore ça fonctionne très vite et ça ne coûte rien du tout.
Pas un rond!
Regardez le Pacte National pour Marseille, premier du nom. Eh bien il entre en
vigueur tout de suite, illico. Il a même démarré pas plus tard que ce samedi
matin.
Grosse réunion à la Préfecture, avec des mecs du cru, exclusivement. Tous les
Présidents de l'ensemble des machins officiels du coin. Des mecs qu'on défraie
juste de leurs menues dépenses de déplacement et de bouffe. Aucune heure
sup, à ce niveau là y connaissent pas. Même pas d'heures de rattrapage, ils se
rattrapent là où ils peuvent et sans l'aide de personne, comme des grands.
En plus, tout le monde se pointe en bagnole. Ni Jet Républicain ni même avion de
ligne, rien, pas besoin. Je ne vous parle pas du Préfet qui n'a qu'à descendre
l'escalier ni de Guerrini qui vient à pied, ayant tout récemment emménagé à côté
du Palais du Justice (pour des raisons d'ordre pratique).
Mais le plus chouette, la super-nouvelle, elle vient de tomber sur les téléscripteurs,
comme on disait de mon temps.
Premier résultat concret du Pacte National : dès la fin de l'année, Marseille touchera
des effectifs supplémentaires de policiers!
Vous réalisez? Bon, on ignore quand exactement, on ne sait pas combien avec pré-
cision mais l'essentiel apparaît ici dans toute sa majesté, il y aura des flics en plus
un jour ou l'autre. Même Valls en personne n'aurait pu dire mieux! Comme quoi
c'était vraiment pas la peine qu'il se déplace.
La richesse des débats? Formidable!
Vous avez la mère Carlotti qui a souligné avec force la nécessité absolue d'éra-
diquer les mafias. Quant à l'ami Gaudin, toujours aussi pugnace malgré un grand
âge qui commence manifestement à peser, il a préconisé d'interdire aux "jeunes"
l'achat de fusils mitrailleurs soviétiques. Il n'a pas expliqué comment s'y prendre
mais il s'agit d'un progrès considérable : personne jusqu'à présent n'avait tenu de
propos aussi courageux, aussi déterminés.
Et puis, tous sans exception s'accordent sur l'intérêt majeur qui s'attacherait à
mettre un terme au trafic de la drogue. Ils l'ont clairement affirmé, les mecs du
Pacte : la drogue voilà l'ennemi! C'est pas beau, ça?
Oui seulement, à Marseille comme partout où sévit le Grand Remplacement, si,
par l'opération du Saint-Esprit-à-Sourates, on arrivait à abolir le marché de la
drogue, on le remplacerait par quoi?
C'est qu'ils en vivent, les "quartchiers"! Si vous leur enlevez ça, faudra multiplier
le RSA par dix et encore on serait loin du compte. Je vous laisse imaginer les
conséquences! Ca n'enlève rien, naturellement à la beauté formelle du Pacte
National mais il vaudrait mieux, quand même, ne pas trop s'emballer.
Surtout que les Marseillais, comme l'ensemble des braves gens de tous les coins
de France où l'on voit fleurir le niqab et la djellabah, il veulent quoi, au fond?
Ils aimeraient pouvoir aller faire leurs courses tranquilles, sans craindre de se faire
arracher le sac, le portable ou le portefeuille.
Ils souhaiteraient pouvoir sortir le soir sans risquer de se faire molester à tous les
coins de rue.
Ils voudraient que leurs filles puissent se balader sans s'exposer à la tournante et
leurs garçons au lynchage anti-céfran.
Voilà.
Pour tout dire : que les truands s'entretuent, du moment qu'ils tirent juste, les braves-
gens s'en foutent bien pas mal, c'est pas ça leur problème.
Peut être conviendrait il de reconsidérer la question sous cet angle. D'accord, les
braves-gens en question, jusqu'à présent on s'en astiquait un peu la colonne morris.
Cependant, à l'approche des municipales et des européennes, il serait bien inspiré
de s'infléchir quelque peu en ce sens, le Pacte National.
Je veux bien qu'à Marseille, les copains de Marine se contenteront probablement
de refiler la Mairie aux Socialos, mais il n'en ira pas de même partout, loin de là...
Inch Allah, comme on dit chez nous.
Oh putain de la Bonne Mère,
Notre cane, cane, cane, Canebière!
Allez, bon Dimanche et si jamais vous sortez, veillez au grain, ce ne sont ni Valls ni
Taubira qui le feront pour vous, ils ont bien trop d' Occupation. (enfin je veux dire...).
Et merde pour qui ne me lira pas.