-"Moi j'en ai rien à branler, déclara Grauburle en portant à ses lèvres le verre de
pastaga que Thérèse venait de lui servir, Moi et Mémaine on part en Tunisie la
semaine prochaine. Parfaitement! Ils nous ont suffisamment cassé les baloches
avec leurs histoires de printemps à la con! Il vient d'arriver, le printemps et les offres
de séjour avec. Et là, je peux vous dire, les tarifs y zont bien évolué. Avant c'était
pas cher (voir Les vacances de Grauburle.) maintenant, ils en font carrément cadeau!
On s'en tire pour cent-vingt-cinq Euros par tête. Une semaine tout compris! Qui dit
mieux? Et encore, on aurait presque pu discuter!
Bon, d'accord, y nous ont bien recommandé de jamais quitter l'hôtel. Faut pas se
balader, quoi. Normal, on peut comprendre, peuvent pas nous blairer ces mecs là.
Ici ils nous tolèrent encore, qu'est-ce que vous voulez, le nombre reste de notre côté,
pour le moment et puis c'est nous qu'on paye, oublions pas. En revanche, chez
eux y nous dégueulent carrément.
Faudrait que je foute une burka sur la tronche à Mémaine... bon d'accord ça l'avan-
tagerait plutôt, c'est sûr mais y a des expériences qu'y vaut mieux éviter. On sait
jamais...Et puis nous, on s'en fout. On y va pour bouffer, rien foutre et faire des
économies. Dans cet esprit, l'hôtel en Tunisie Islamiste on peut pas rêver mieux."
Au fond, ça fait plaisir de constater les aspects positifs de ces fameux Printemps
Arabes. Il nous prouve qu'on peut y trouver de bons côtés, Grauburle. En cherchant
bien, pas vrai? Un impact favorable sur les budgets des petits retraités, par les
temps qui courent, comme bonne nouvelle ça se pose là, mince, qu'est-ce qu'il vous
faut?
Accoudés au zinc, nous venions justement d'évoquer les dernières nouvelles du
front des pensions par répartition à la franchouille. Le sujet partait d'un article du
baveux relatif au dernier rapport sur la question, document particulièrement
pessimiste quant aux perspectives financières de nos régimes de ponziretraites
( voir Ponzicouli-Ponzicoula.).
En gros, ça expliquait que même en augmentant au delà du raisonnable la durée
de cotisations, on n'arriverait jamais à boucher un trou qui grossirait de toute façon
à vue d'oeil. Pas la peine, d'ailleurs, de mobiliser toute une chiée de gens hyper-
compétents, donc hyper-chers. Ils m'auraient demandé, je le leur disais sans que
ça leur coûte un kopeck. Mais que voulez vous, il faut bien que tout le monde vive,
les mecs qui font des rapports aussi...
Jean Foupallour, ça lui crée bien du souci, cette affaire. Pas qu'il ait besoin
de s'arrêter de bosser, ça il y a belle lurette que c'est fait. Sa dernière trouvaille :
un classement en invalidité de seconde catégorie! L'aristocratie de la branlance,
si vous voulez. Comme il a des potes qui émargent dans le secteur, son dossier
a bénéficié d'une attention toute particulière. Alors, quand on ose prétendre que
dans ce pays il n'y en a que pour les Arabes, vous m'excuserez... suffit de connaître
le right man in the right place et l'affaire est dans le sac.
Mais revenons à nos moutons. Foupallour, lui, il voudrait savoir très précisément la
date de sa promotion à la retraite. Le jour où il bénéficiera enfin du statut ferme et
définitif de pensionné-vieillesse. La créance imprescriptible sur le Trésor, la tranquil-
lité absolue, la certitude imparable de ne plus jamais courir le moindre risque de
travailler. Même pas un tout petit peu. Voilà.
Il se rappelle, aussi, qu'au temps de Hollandouille-Moi-Président, la retraite on
parlait de la remettre à soixante ans afin de contrer cette saloperie de Sarko,
acharné à niquer l'ouvrier pour graisser la patte aux sales spéculateurs.
Il se demande, alors, pourquoi aujourd'hui, Flamby1er devenu Empereur des
Franchouilles, on commence à parler de soixante-dix balais, voire plus. Y a une
décennie flottante qui se balade, faut croire.
C'est le vieux Maurice qui lui a fourni l'explication.
-"T'es con, Jeannot, pourtant t'es d'une famille de prolos, toi, j'ai bien connu ton
père sur les piquets de grève. Tu devrais savoir la différence entre la poésie
militante et les réalités, tout de même. Culbuto, il nous a réenchanté le rêve,
pendant sa campagne, forcément sinon tous ces cons n'auraient jamais voté pour
lui avec la gueule de pet qu'il se trimballe. Et maintenant qu'il se gauberge à l'Elysée,
le type, il a laissé tomber le rêve, plus la peine. Et il est passé direct au cauchemar,
voilà tout.
Les retraites, même Sarkozy, l'horrible suborneur de vieilles milliardaires, il n'avait
pas osé faire ne serait-ce que la moitié du chemin (voir Petite réforme entre amis. ).
Dommage. Il aurait servi à quelque chose, au moins, ce trou de balle et ça ne pouvait
guère modifier le résultat de Mai dernier... Et encore, si ça se trouve il se serait
retrouvé avec des voix en plus. Ils sont tellement bizarres, les chemins de la
démocratie."
-"En attendant, reprend Blaise Sanzel. elles vont déjà bel et bien baisser, nos retraites.
L'air de rien, entre un petit coup de CSG par ci et un petit gel de la révision annuelle
par là, notre pouvoir d'achat va en prendre un coup. Peu de chose, je vous l'accorde
mais il s'agit d'un début, une sorte de mise en jambe, le galop d'essai pour ainsi dire.
Voilà pourquoi j'ai du mal à comprendre qu'on aille chercher des poux dans la tête à
de braves gens qui mettent un peu de sous de côté pour leurs vieux jours, comme le
Ministre du Budget, par exemple.
En effet, prenez Le cas Cahuzac. il a fait quoi de répréhensible, ce malheureux, qui
exige de le virer comme un malpropre, je vous le demande?"
Là on est mal barrés! Lorsque le vieux Blaise prend le crachoir on sait quand il com-
mence mais jamais quand il va finir. Alors, j'essaie de l'arrêter en plein décollage.
-" Comment, ça, qu'a t-il fait? Vous rigolez, Blaise! Le ministre socialiste patron du
Fisc qui touche du pognon dans des conditions éminemment douteuses et qui va le
planquouser en Suisse - attention, on soupçonne seulement, faut pas déconner- ça
vous paraît déontologiquement correct, à vous? Qu'il le fasse, moi, je veux bien,
après tout c'est un socialiste, faut pas demander la rigueur morale en plus, mais
qu'il se fasse gauler, là non, ils ne peuvent pas le garder, voyons, ça la fout mal quand
même!"
-"M'enfin, mon ami, c'est de la gestion en bon père de famille, cela. Quand on gagne
de l'argent il faut défiscaliser au maximum! Vous vous rendez compte, sinon, on vous
prend tout, vous savez!"
Y a pas, je crois que ça y est, ce coup-ci il a viré gâteux pour de bon, le père Sanzel!
-"Ben moi aussi, je trouve qu'il a bien fait Culdesac, nous lâche Grauburle, pourquoi
il irait s'emmerder à cracher au bassinet s'y a moyen d'éviter? Vous en connaissez,
vous, des types qui payent des impôts juste pour le plaisir?
C'est comme Sarkozy, tiens, il aurait fallu qu'y refuse le blé de la vieille, peut être?
Déjà que les arsouilles voleurs on les fout même plus en taule, à la place on leur fait
la morale, surtout depuis Taubira-Caille! On va pas aller l'embastiller à lui, quand
même, un Président, enfin, ça se fait pas!"
Alors, Yves Rognes, l'ex-clerc de notaire, jusque-là muet comme un sénateur en
pleine sieste hémicyclaire, prit la parole.
-"Tu fais fausse route, Marcel, l'histoire de Sarkozy procède d'une logique tout à fait
différente. Un magistrat, en France, ça se doit d'appartenir à la Grande Famille de
Gauche. Ceux qui s'affranchissent de cette obligation essentielle s'en mordent les
doigts. C'est comme dans l'Administration. Pareil. Un fonctionnaire de droite ça
morfle, on ne lui fait aucun cadeau et à la première occase on le descend en
flamme.
Le Juge en question, pour tout dire, il avait signé tout récemment une virulente
tribune politique publiée dans "Le Monde" contre Sarko. Après ça, on va pas lui
demander d'instruire à décharge, un peu de sérieux, que diable!
Surtout que ça m'a tout l'air d'être un sincère, celui-là, et quand un mec de gauche
se révèle sincère, c'est lourd de conséquences (voir Le théorème de Nouratin. )
vous pouvez me croire.
Alors, ce juge, vous lui mettez Sarkozy, l'incarnation du mal absolu, entre les pattes,
que voulez vous, il remue ciel et terre pour avoir sa peau, c'est humain. Même
pas la peine de le lui demander gentiment, au mec, il fait ce qu'il faut.
Spontanément!
Vae victis, comme disait Brennus, les vaincus l'ont dans le cul, n'est-ce pas?
Sarkozy, on peut dire ce qu'on veut, ce n'est rien d'autre qu'un vaincu. Ils vont le
passer au fil de l'épée.
Quand on vous balance un chef d'inculpation qui ne résisterait pas à l'analyse d'un
étudiant de première année, si vous n'êtes pas du côté du manche vous pouvez
vous attendre à du nocif. Il est mal barré, le past-president surtout qu'il peut compter
sur les media pour bien lui tenir la tête sous l'eau."
Et dehors, la pluie tombait doucement, entretenant l'illusion d'un hiver qui bosserait
en heures sup. C'était hier. Les conversations tournaient autour des minableries de
l'ère hollandienne. La cuite montait au fil des tournées sans pour autant déchaîner
les passions. A printemps pluvieux murge morose, ainsi va la comédie de la vie
sous le joug molasson de la répupu socialiste.
Aujourd'hui, en revanche, se déroulait un autre genre de comédie.
La manif contre le mariage par derrière. Quel regret de n'avoir pu y participer. Nous
avons vu, sur ce coup là, jusqu'où la bêtise gauchiste et l'aveuglement progressiste
parviennent à conduire un Etat dont l'âge et l'expérience devraient au contraire lui
conférer sagesse et sens de la mesure.
Mais non. On interdit les Champs! On balance des gaz lacrymogènes sur les familles,
les femmes, les enfants! On brutalise les vieillards venus exprimer leur indignation
contre l'absurde-saugrenu!
Indignez vous, disait feu l'autre kroumir! Oui mais indignez vous de gauche, indignez
vous progressiste, indignez vous collectiviste, indignez vous immigrationniste. Là ca
va. Mais pas question de s'indigner contre le mariage pour tous les invertis. Pensez
donc, c'est indigne de s'indigner contre la marche en avant du socialisme homo-
sexualiste. Et si vous avez le malheur de vous indigner quand même, bande de fachos,
eh bien on vous fera charger par les CRS. Voilà!
On n'en arrive pas encore aux camps de rééducation par le travail mais au train où
vont les choses, on va peut être y songer bientôt.
Non, vraiment, fallait y être à la "Manif pour Tous". La prochaine occasion, vous
pouvez me croire, je ne la raterai pas.
Bonne semaine.
Et merde pour qui ne me lira pas.
papydompointcom 22/04/2013 23:09
nouratin 23/04/2013 12:38
mamasc 29/03/2013 16:45
nouratin 29/03/2013 18:08
nettoue 29/03/2013 08:11
nouratin 29/03/2013 15:02
chris 28/03/2013 18:01
nouratin 29/03/2013 15:01
Carine 28/03/2013 12:51
nouratin 28/03/2013 14:19
Carine 28/03/2013 01:06
nouratin 28/03/2013 12:01
josette 26/03/2013 20:07
nouratin 27/03/2013 11:02
josette 26/03/2013 18:59
nouratin 26/03/2013 19:53
josette 26/03/2013 13:52
nouratin 26/03/2013 17:45
BOUTFIL 25/03/2013 19:32
nouratin 26/03/2013 17:42
René de Sévérac 25/03/2013 14:04
nouratin 25/03/2013 18:29
papydompointcom 25/03/2013 14:02
nouratin 25/03/2013 19:13
Dr WO 25/03/2013 13:59
nouratin 25/03/2013 18:31
papydompointcom 25/03/2013 08:13
nouratin 25/03/2013 11:03
nettoue 25/03/2013 07:39
nouratin 25/03/2013 11:00
nettoue 25/03/2013 07:24
nouratin 25/03/2013 10:59
Jazzman 25/03/2013 06:37
nouratin 25/03/2013 10:56
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Pangloss 24/03/2013 22:22
nouratin 24/03/2013 23:12
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nouratin 24/03/2013 23:11
josette 24/03/2013 19:40
nouratin 24/03/2013 23:10