M'enfin, quand même, aller faire confiance à des saloperies de
nègres, c'est pas professionnel ça, m'enfin!
Plaît il? Ah, non, je ne veux pas aller en prison, vous plaisantez!
Mais non, voyons, je parlais juste des nègres, des écrivains pour
autrui,si vous préférez. Rien n'interdit d'en dire du mal de ceux-là.
Y a pas d'offense. Vous ne vous figurez tout de même pas que
je me prends pour Guerlain. Je suis au parfum, moi, pas le genre
à me faire poisser sur des conneries pareilles.
Non. Je reviens à mon propos initial.
Alors il n'arrête pas de pétarder, le pauvre P.P.D. grave vénère,
hyperfurax comme on disait du temps béni de Pierre Dac, super
courroucé, en sale rogne. Pire qu'à l'instant affreux où son
fondement prit contact avec le pied maudit qui le vira de sa chaîne
merdique.
Mettez vous un peu à sa place. Voilà un garçon qui se met d'accord
avec son éditeur pour sortir un joli bouquin de P.P.D. Un succès
de librairie fingers into the nose, passez moi l'expression, garanti
sur facture.
Bon. L'accord se conclut, l'affaire se lance, tout baigne dans l'huile
et P.P.D. il n'y pense plus, lui, il est déja passé à autre chose.
Pendant ce temps l'éditeur fait son boulot, il constitue l'équipe de
nègres, tout bien comme il faut et l'oeuvre impérissable démarre sur
les chapeaux de roue. Livraison Décembre. De la belle ouvrage,
propre et sans bavures. Enfin, ils croyaient.
Décembre arrive, mais pas le livre. Plus précisément, pas tout.
Mais quoi, mais qu'est-ce? Y a un des négros qu'a pas livré?
Ca va pas la tête, non! Alors l'éditeur passe à l'action et il te lui
colle une de ces pression au grouillot défaillant que le mec, il ne
lui reste plus qu'une solution:bâcler. Pas le temps, vous pensez.
Pas une ligne qu'il avait gratté ce pignouf. Une feignasse de la pire
espèce. Le salopard, on lui donne les ouvrages de référence, il ne
les lit même pas, dis, le pédé, pas une rame, il en fout. Incroyable!
Donc, le pauvre malheureux, qu'est-ce qu'il fait pour s'en sortir tant
bien que mal? Ben oui, pardi, du copié-collé. Ce faisant, ce faisan,
ni vu ni connu, il rend sa copie juste à temps pour éviter la beigne
qui lui tournoyait sévère au dessus de la chetron.
Ce sur quoi, le con d'éditeur, pressé comme pas possible de sortir
ce monument de la littérature universelle, qu'est-ce qu'il fait?
Je vous le donne en mille, il regarde même pas, il publie!
Et qu'il te balance tout azimut le book, bien fini et chiadé comme
tout, avec la belle photo en première et le truc joliment accrocheur
en quatrième. Roulez petit bolide!
Bien sûr, ça ne fait pas un pli, le premier clampin venu détecte la
supercherie et le scandale éclate ex-abrupto à la gueule du pauvre
P.P.D. ahuri, dépité, estomaqué, foudroyé. Si l'expression "rester con"
revêt un sens elle ne saurait mieux s'appliquer.
Et voilà comment un pauvre noircicot peut, sans même le faire exprès,
détruire à jamais la réputation littéraire d'un grand écrivain tel qu'on
les conçoit de nos jours.
C'est y pas un bien grand malheur?
Le 5 Janvier 2011
N.D.L.R. Vous avez bien compris qu'il s'agit ici d'une fable. Les personnages évoqués sont fictifs
qu'ils n'en peuvent plus et toute ressemblance avec qui que ce fût ne serait que pure coïncidence.
Ben tiens, ça n'arrive pas dans la vraie vie, des horreurs pareilles.