Or donc, l'Allemagne a gagné la guerre. Cela devait arriver un jour ou l'autre, depuis
le temps qu'elle essayait. Ben voilà, c'est fait.
Pour nos ancètres, les protagoniste de 1870 et de 14/18, je ne m'inquiète guère.
La nouvelle ne risque pas de les perturber dans leur sommeil et quand on dit qu'ils
se retournent dans leur tombe, je crois que c'est juste une façon de parler.
Pour ceux de la seconde guerre mondiale, en revanche, comme il en reste encore
quelques uns, ça pourrait les secouer sévère, surtout ceux qui se sont fait trouer la
bidoche pour nous débarrasser des Shleus.
Dieu merci, ils n'étaient pas très nombreux, à se trouver en pareil cas. Enfin, si vous
en connaissez un, ne lui en parlez pas de la victoire de l'Allemagne, avec un peu de
pot, il ne s'en sera pas aperçu. L'âge.
M'enfin, faut voir quand même à quoi nous venons d'aboutir. Jadis nous affrontâmes
Bismarck, Guillaume II et Hindenbourg, Hitler, Göering et Rommel, des terribles,
des effrayants, des abominables, des incarnations de Satan, pour tout dire.
Aujourd'hui nous capitulons devant la grosse Angela, bordel de Dieu, faut le faire
quand même! La mère Quelle avec sa chetron kinder, kirche, küche, qu'on la dirait
sortie d'un almanach Verboten, le Vermot d'outre Rhin! Vous vous rendez compte,
la déchéance! Belle génération que la nôtre, tiens donc, heureusement qu'on n'a
plus aucune moralité, de nos jours, sans quoi on ne saurait plus où se mettre.
Moi, bien sûr, en bon Franchouille de base -pas fanatique mais Franchouille tout
de même, on n'y peut rien- je ne tenais pas spécialement à voir les chose sous cet
angle. Seulement j'ai vu débarquer mon vieux collègue Gottlieb. Pour ceux qui ne
s'en souviendraient pas, de Gottlieb Grossmutterficken, une vieille relation teutone
à moi, ils auront avantage à consulter Démocrassie. petit texte sans prétention qui
donne une vague idée de la flotte passée sous les ponts depuis l'an dernier.
"Ach so, (en pareil cas j'ajoute toujours hygiénique en hommage à ce cher vieux
Youp de Pierre Dac). Ach so, donc, me déclara Herr Grossmutterficken, je passais
par chez vous et, gottferdam, je ne manque pas l'occasion de vous saluer ,
hergottsakrament!
Je vais en Italie, qu'il me fait, maintenant c'est un peu chez moi, comme au temps de
mon grand-oncle Otto de Tot Organisazion à Rome quand le Führer lui avait confié
la grosse mission secrète pour la fusion et le transfert des dents en or.
Ach, un héros, Onkel Otto!
"Ach so! (hygiénique, donc) alors maintenant le chef des Macaroni, un homme à
nous, il ne peut rien nous refuser qu'il se marre, ce porc, de son gros rire
schnapso-germanique. Un sac de noix en train de descendre l'escalier, on dirait,
quand il pouffe, Gottlieb. Ein Reich, ein Volk et pas encore ein führer mais ça ne
saurait tarder au train où vont les choses.
"Et, sans vous vexer, qu'il se marre de plus belles, ce sac à bière, bientôt ce sera
votre tour. Frankereich kaput, ach Parisse! Cholies matemoitzelles! A ce stade,
je vois le coup qu'il se pisse dessous, le sous-produit d'obersturmbahnführer,
carrément, il s'en étouffe!
"Bientôt, chez vous aussi nous allons avoir besoin de collaborateurs. Remarquez,
nous n'avons jamais eu de difficultés pour en trouver! Et là, positivement, il s'étrangle.
Alors, moi, sur le coup il me vient des envies de lui tirer un penalty dans les amygdales-
sud. Seulement vous savez ce que c'est, "quand les mecs de cent-trente kilos..." enfin,
comme disait Audiard.
"Ne vous en faites pas, qu'il me fait ce corniaud, après qu'il a retrouvé un peu de souffle
emphysémateux, nous allons vous débarrasser de toute la vermine qui vous dévore les
entrailles, gottferdamscheisemensch! Nein, pas les Israélites, verboten, surtout pas,
ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. On le fait plus, ça, on a déja donné. Vous
vous rendez compte qu'il nous a fallu au moins quatre ou cinq ans pour nous en
remettre, la dernière fois, après la guerre. Et puis, ach so (à ordures, pour changer)
nous avons beaucoup besoin des banques, quand même, en ce moment, n'est-ce pas?
"Mais on peut déja vous faire des syndicats comme ceux de chez nous. Pas cons, quoi.
Pas des enfoirés qui se foutent en grève juste pour qu'on voie qu'ils sont là et qu'ils font
chier. Des vrais syndicats, vous voyez, des qui défendent les intérêts des salariés et
de leurs boîtes, pas juste ceux des syndicalistes.
"Pour vos fonctionnaires aussi, nous pouvons faire quelque chose.
Pas comme Klein-Napoléon-Sarkozy, qui en remplace un sur deux, ce con.
Nous, on commence par en virer neuf sur dix, histoire de dire pas tout le monde,
et après on regarde si on peut faire quelque chose avec ce qui reste.
"Sans parler de vos organisations pourries. Nous allons vous déblayer tous
ces connards d'élus juste bons à coûter du pognon. On fait sauter vos communes,
vos départements, vos régions et on remplace par dix länder bien carrés, comme
chez nous. De la sorte on fait également disparaître toutes vos subventions à la
mords moi le noeud que ces enfoirés distribuent grassement pour se faire des voix
aux élections. Rien qu'avec ça, on vous économise deux-cents milliards par
ans pour rembourser dare-dare vos dettes de rigolos irresponsables.
"Au passage, nous ferons un sort à votre Sécu de sinoques qui paye n'importe quoi,
n'importe comment, sans rien contrôler. A la place on fera comme chez nous un forfait
par personne protégée et la caisse se démerde avec. Je vous garantis qu'elle fait
gaffe à ce qu'elle raque, la caisse! C'est comme pour le chômage, soixante pour cent
du salaire pendant un an und fertig, terminé, circulez y a rien à voir! En tout cas, vos
gus, je vous jure sur la mémoire du Führer que pour trouver du taf, ils vont se bouger
le cul!
"Et une fois qu'on a réglé tout ça bien comme il faut, on s'occupe de vos populations
Africaines. Y a deux cas, ceux qui bossent vraiment, bon, si ça sert on peut les garder
un peu, le temps de voir. Si ça sert à rien, c'est comme pour ceux qui n'en foutent pas
une rame : raus, schnell, retour à l'envoyeur!
"Quant aux autres à qui, comme des cons, vous avez refilé la franzöze nazionalität :
surveillance rapprochée. Dès qu'on en voit un qui se loupe, sa nazionalität il se la
carre où je pense en guise de suppositoire! Et, au passage, votre droit du sol,
dont on peut afirmer que dans le genre grosse stupidität c'est peut être ce que vous
avez inventé de mieux, vous me faites sauter ça tout de suite et sans barguiner,
donnerveter, c'est nous qui payons, quand même scheise!
"Voilà, cher ami, je vous ai juste donné les grandes lignes, ne m'en veuillez pas, je
vais devoir y aller, la route est encore longue. Mais croyez moi, nous allons vous
sortir de là, on vous aime bien, vous savez, ça remonte à loin.
Allez, guten abend, gott mit uns und Deutchland über alles! "
Oh putain, la vache! Pire qu'en quarante, les Fridolins, gonflés à bloc, on les sent prêts
à nous tomber dessus sans même nous laisser le temps de nous replier en bon ordre.
Le blitzkrieg, en somme, le déferlement imparable des panzer avec le soutien aérien
des stukas! Tout ça en douceur. Ni morts ni blessés. Juste des vendeurs d'Opel qui
causent boche à la télé et des grosses Angela qui donnent le la, le ton et la mesure, en
dirigeant moderato cantabile avec sa petite baguette à taper sur les doigts de Sarko.
En attendant, il nous a fait le programme, Gottlib. C'est curieux, le premier Teuton
venu se révèle capable d'arrêter en dix minutes l'essentiel des mesures que nos
politicards à la flanc, n'oseraient jamais songer, fût-ce un instant, à mettre en oeuvre.
Pourtant, c'est quand même bien ce qu'il faudrait faire, à peu près, non?
Dieu merci, nous autres Franchouilles n'avons jamais eu à absorber un pays
communiste. Je crois qu'on aurait eu du mal!
Gute nacht (faut s'y mettre).
Et merde pour qui ne me lira pas.