Oui, oui, je le sens bien les lignes bougent, les choses évoluent, les affaires décollent.
En tout cas, l'affaire désormais dite Woerth-Bettancourt apparaît si bien engagée
qu'elle ne devrait pas manquer de nous occuper tout l'été voire une bonne partie de
l'automne. Plus rien d'autre ne compte ces jours-ci. Oubliés les bleus-foncés et leurs
tribulations piteuses. A la trappe le Tour de France, malgré les efforts renouvelés des
équipes médicales pour assurer un spectacle exempt de toute suspiscion de dopage. Reléguée à l'arrière plan la réformette pour sauver les retraites dans la perspective de
2012.
Elle se présente sous un jour follement sexy cette histoire, avec sa multimilliardaire
prodigue, son ministre pleurnichard qui s'épanche dans les gros nichons des
présenteuses de journaux télévisés, son fouille merde ignoble, ancien trotsko
mondiculaire reconverti dans le torchon virtuel à scandales judicieusement choisis,
ses socialos ragaillardis délicieusement caressés par la douce brise des
victoires électorales et de la capitulation sarkozienne tant espérées.
Du coup on assiste au grand carrousel des charognards de tout poil. Ceux de
gauche extrème, ceux de gauche molasse, ceux de gauche tout court, ceux du
Moudem, ceux du Front de Marine et parfois même de l'infanterie du même
métal, ceux qui peuvent pas piffer Sarko parcequ'il penche trop à droite, ceux qui pareil
mais parcequ'il la joue à gauche. Enfin bref tous les mange bouillasse qui se goinfrent
aux rateliers de l'indignation à bon compte.
Et puis quel pied!
Quel pied de pouvoir ainsi dénoncer la collusion éhontée des politiques de droite avec
les puissances d'argent. Là il y a vraiment de la prise, on tient réellement le bon bout.
Les franchouillles on peut leur faire avaler des tas de trucs mais pas ça. Les riches,
ils détestent. Sale engeance juste bonne à raquer les gros impôts. Intouchables, les
riches, au sens indien du terme. Celui qui les approche est cuit. Pas de pitié Qu'il crève!
Woerth l'a désormais compris à ses dépens. Il n'a rien fait? Foutaise, il fréquentait
du côté de chez Bettancourt, il collait des légions d'honneur, signait des chèques de
bouclier fiscal, l'horreur!. Et puis tout ça quoi.Avec en plus sa femme, qui émarge chez
la vieille. Merde, vous vous rendez compte?
Comment cela? Sa conjointe fait ce qu'elle veut? Non mais des fois, faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des testicules de crocodile, tout de même! On n'est pas dans un
meeting féministe, l'affaire ne saurait faire l'objet d'un traitement par dessous la jambe, on
navigue dans le sérieux, là, faut pas déconner!
Et puis disons le tout net, on s'en fout de Woerth. On veut la peau du patron, pas celle du
porte valise.
Parlons en du patron, tiens! Lui aussi, on sait depuis toujours qu'il grouillotte autour des
pleins de blé. D'ailleurs y a pas d'erreur, le mec il était maire de Neuilly, quand même,
pas de Sarcelles. Allons donc, l'affaire est dans le sac. Avec un coup de ce calibre il ne
se relèvera plus le Président bientôt past. Les socialos, solidement appuyés par un Front
National en pleine forme vont pouvoir revenir. Ils seront partout. En haut, en bas, dans les régions dans les départements à l'Elysée, dans les mairies. Omniprésents et omnipotents,
quoi, maîtres d'eux mêmes comme de l'Univers, enfin exaucés.
Au fait, les socialos aussi ils trimballent une jolie casserolle, ces temps ci.
Bon il faut reconnaître que la presse traîte le sujet avec discrétion, après tout il s'agit
de la gauche et la gauche, on n'y touche pas. C'est la famille bordel, enfin, on va pas vous
faire un dessin. Vous voyez, vous, Plénel ou le Canard Déchaîné tirer à boulets rouges
sur la jolie maison du grand papa Jaurès? Un peu de sérieux, tout de même!
Cependant il importe de signaler une petite bricole marseillaise. Un petit détournement
des fonds de la région PACA afin de refiler quelques centaines de milliers d'Euros
d'argent public à des associations bidon à visées électorales. Juste ce qu'il faut pour
assurer les votes nécessaires là où le besoin s'en manifeste. Rien de méchant quoi,
seulement de la démocratie à la sauce socialiste.
Mais chut! On n'en parle pas. L'affaire se trouve au stade de l'instruction et la présomption
d'innocence, c'est sacré. On ne rigole pas avec ce genre de principe.
Comment ça, pas pour Woerth?
Mais enfin, vous n'y comprenez rien, nom de Dieu, Woerth ne risque pas la correctionnelle,
lui, il n'a rien commis de répréhensible, c'est juste du lynchage médiatico- politique. En
pareil cas on peut y aller franco!
Faut tout de même pas confondre procédure pénale et carrousel des charognards.
C'est comme chaudepisse et première communion, c'est pas le même cierge
qui coule!
Allez, longue vie au socialisme, au trotskysme, au gauchisme, au communisme et à
la presse impartiale des journalistes de gauche (les autres, de toute façon, ils
n' ont pas intérêt à écrire).
Et merde pour qui ne me lira pas.