Pendant que leur pote Papandréou déguste les bienfaits des acquis-sociaux et du
secteur public à gros effectifs, nos socialistes franchouilles se préparent, dans
l'enthousiasme et la bonne humeur, au combat sanglant de la "Primaire".
A pas lents, caciques en tête, sans fureur, tranquille, souriant à la mitraille UMPaise,
le Parti Socialiste entre dans la fournaise!
Désormais les choses apparaissent claires. Les adorateurs de la Déesse Kâ finissent
leur deuil en vitesse pour remonter avec courage au créneau de l'esbrouffe médiatique.
Le sieur Cambadelis, tiens, aujourd'hui, apporte, avec tout le lustre qui sied à l'évènement,
son auguste soutien à la mère Aubry. Pas rien, le soutien de Cambadelis. Ca c'est du
socialo pur jus, du vrai, du costaud, du sérieux!
D'origine grecque, ce camarade. Un signe, ça, par les temps qui courent.
Peut être même un peu cousin avec Papandréou, qui sait?
Et, cerise sur le fromage, né à Neuilly sur Seine, le mec, une vraie prédestination.
Sans parler du parcours, jugez plutôt. Trotskyste révolutionnaire de l'Organisation
Communiste Internationale dès l'origine, on le retrouvait jusqu'à ces derniers temps
premier lieutenant de Minou la Tringlette, le stipendiaire de la haute finance mondiale.
Enfin, l'ex.
Et attention, pas un rigolo, Camba., un combattant farouche! Quand son patron Minou,
précité, s'est pris les pieds dans le tapis de bain du Sofitel Manhattan, c'est lui qui
a déclaré, l'air furibard : " On lui avait promis le feu nucléaire, s'il se présentait".
Autrement dit : "c'est Sarko et sa bande qui lui ont collé la Nafissatou dans les pattes,
à DSK". Rien que ça.
Bref, un personnage, une pointure. Pour parfaire le tableau, grand spécialiste de
l'emploi fictif. Deux fois condamné en correctionnelle tout de même. Deux fois.
Un vrai socialiste, quoi. Comme pompeur de deniers publics, il n'a quasiment pas
son pareil, le mec.
A côté, le Jacques Chirac époque Mairie de Paris on dirait un premier communiant.
Donc, la mère Martine se retrouve désormais forte de l'appui inconditionnel du
camarade Cambadelis. "C'est une candidate qui assure et qui rassure", a t-il déclaré ,
"elle assure à gauche et rassure les français". A contrario, Hollande non. Faut croire.
Il n'assure pas, le pauvre, même pas à gauche semble t-il. Quant à rassurer, n'y
songeons pas, tu parles, il fait peur, oui. En tout cas c'est Camba la Bamba qui le
laisse entendre.
Ca va vachement swinguer à leur Primaire, y aura du sang sur la piste!
Et si on en parlait un peu de leur Primaire, aux Socialos? C'est dans l'air du temps,
n'est-ce pas? D'ailleurs, ça fait un moment qu'elle me titille personnellement,
leur combine à pétrole. Alors, que Copé fasse péter le truc, je trouve plutôt sympa.
Qu'ils magouillent leur sélection qualificative comme ils veulent, rien de gênant.
Tant qu'ils se dépatouillent entre eux, les camarades, rien à dire. D'ailleurs, la dernière
fois leur mayonnaise a bien pris. Il leur fallait un candidat pour affronter le Sarko, ils
ont élu Ségolène. Bon, d'accord, comme trouvaille on peut discuter mais, les militants
s'étant prononcés, il ne restait plus qu'à tirer l'échelle. Les autres, à commencer par
Minou la Zigoune, ils ont bouffé leur galure tout en se promettant solennellement de
modifier la règle pour le prochain coup. Et, promesse tenue, ils ont trouvé la solution :
la Primaire.
Ben oui, comprenez vous, le vote des militants présente, certes, l'avantage d'une
certaine logique. Cela ne saurait se discuter. Seulement ils choisissent mal, les
militants. On l'a bien vu. En outre ils représentent quoi? Les purs et durs, les
camarades, les religieux de l'Eglise Solférinienne, les diacres farouches du
culte de Jaurès, voire de Marx, parfois.
Trop étroit, comme base et même pas représentatif.
Ce qu'il faut, bordel, c'est faire voter le seul vrai détenteur de la souveraineté
légitime, le Grand Patron, le Sauveur, le Messie laïc et sacro-saint, l'émanation
profuse et éthérée de la vérité révélée. J'ai nommé "Le Peuple de Gauche" putain,
ça va de soi!
Manque de pot, où on va le chercher, le Peuple de Gauche, vous le savez, vous?
C'est pas marqué sur les tronches, ça, Peuple de gauche. Bon, d'accord, y en a , ça
se voit comme le pif en plein mitan de la gueule. Yes, O.K. Seulement ça ne marche
pas à tous les coups.
On va prendre deux exemples, tiens. Au hasard Borloo. Au premier coup d'oeil
vous le classez dans le Peuple de Gauche, le mec, sans barguiner, même le matin
à jeun. Et pourtant, hein? On ne peut absolument pas le faire voter pour ses futurs
adversaires. Lui ça ne le gênerait pas , c'est sûr, mais comme entorse à tous les
principes, ça se poserait là. Cas inverse, vous prenez un type comme feu Strauss-
Kahn, vous le collez à droite sans hésiter une seconde. Même à poil. Surtout à poil,
peut être, comme diraient ses ex-collaboratrices ainsi que les soubrettes.
On pourrait continuer la démonstration mais pas la peine. Vous voyez bien que
ça ne fonctionne pas. Faut le débusquer, le Peuple de Gauche et je vous prie de croire
qu'une ambition de cette ampleur suppose de la méthode et de l' organisation.
Heureusement, ils ont tout ça, à Solférino et en grosses quantités.
Alors, ils nous ont sorti la Primaire Socialiste. Le coup de génie du siècle.
Le système D qui va révolutionner les habitudes suffragéennes jusque dans les
campagnes les plus reculées et chez les gauchos du même métal.
Comme toutes les belles et grandes idées, celle-ci présente l'énorme avantage de
la simplicité. Vous faites main-basse sur les listes électorales et vous organisez
carrément un avant-premier tour de présidentielle mais juste réservé au Peuple Elu.
Pas plus compliqué que ça.
Encore convient-il, bien sûr, d'affiner un peu. Pour s'assurer du vote exclusif du seul
Peuple de Gauche, l'opération se doit de comporter de sérieuses garanties. Il ne
faudrait pas que vînt l'ivraie se mêler au bon grain, que les sous-hommes de l'infâme
troupeau de droite s'immiscent et polluent. Surtout pas!
Afin de parer à toute éventualité, l'accès au scrutin se voit donc subordonné à une
double condition, financière, d'une part et idéologique d'autre part.
Sur la première condition, pas grand chose à dire. Le Peuple de Gauche ne saurait
faire l'objet d'une saignée à blanc, on leur demandera, en conséquence, de se
fendre d'un Euro, somme certes modique mais hautement symbolique, toutefois.
En revanche, l'autre condition constitue la vraie barrière, la parade absolue et la
garantie totale. Il ne s'agit pas moins que de signer la "charte d'adhésion aux valeurs
de la gauche". En d'autres termes de déclarer sur l'honneur qu'on pense tout bien
comme il faut, qu'on appartient à la Grande Famille, qu'on n'est pas un sale facho-
réac.
Par ce moyen, la certitude apparaît acquise, d'éviter le mélange des torchons et des
serviettes!
Et puis, comme ça on saura qui est qui. Un peu comme du temps de Pétain, quoi,
une place pour chacun et chacun à sa place. Vous faites partie ou non du Peuple
de Gauche. Mais rassurez vous, pour en être il suffit d'avoir prononcé son serment
d'allégeance, sa Profession de Foi Socialiste, si vous voulez. Pas bien dur, quand
même, reconnaissons le.
Vous savez ce qu'il vous reste à faire!
Et faites bien attention de ne pas leur gâter la charte, comme dirait mon pote
Contrepétri.
A la prochaine et merde pour qui ne me lira pas.