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10 mai 2010 1 10 /05 /mai /2010 16:13

J'en connais plein qui se réjouissaient déja d'assister en direct à l'agonie de l'Euro.

Bon, ils avaient leurs raisons de lui en vouloir à l'Euro. Je reconnais bien volontiers

que la monnaie unique semble nous avoir apporté plus d'ennuis que d'avantages.

Toutefois, au delà de ce constat basique, cela devient trop compliqué pour moi.

Je ne m'engagerai donc pas sur le terrain de la discussion technico-monétaire.

Moi, je comprends juste un truc : l'Euro quasiment enterré voici quarante huit heures,

vient de ressusciter. Alléluia!

 

En l'espace d'un week-end nous avons vu surgir du néant sept-cent-cinquante

milliards destinés à un fonds de soutien des pays dans le pétrin. Ces tas de milliards

surréalistes qui fusent tout à coup au travers des media, on a beau commencer à

s'y habituer depuis le début de la crise, ça fait toujours son petit effet.

On dirait un peu ces particules virtuelles qui, par la grâce du flou quantique, s'exfiltrent

en douce des trous noirs dont en principe rien ne peut sortir. Même pas la lumière.

Belle comparaison. C'est pareil. On n'y comprend rien mais il faut y croire puisque

c'est vrai.

D'ailleurs Barakobama il en a fait des milliers, lui, de ces milliards virtuels.

Donc si Obama-La-Lumière-du-Monde l'a fait, c'est forcément bien, bon pour notre

santé et propre à assurer l'avenir serein de l'humanité radieuse.

 

Soyons objectifs, l'effet se révèle spectaculaire. Les bourses en plein effondrement

comme subitement privées de leur suspensoir tutélaire, connaissent un regain de

vigueur, d'optimisme et de foi en l'économie européenne, la veille si proche, pourtant,

de l'apocalypse faillitaire, honteuse et infâmante.

Faut les voir, les boubourses, bondir comme des valseuses de vingt ans en pleine

action.

Dix pour cent  pour le CAC, douze pour les ritals, jusqu'à quinze à Madrid. La vache!

On sent bien le gros soupir de soulagement, expression du plaisir de se retrouver à

nouveau en  terrain solide. On va pouvoir continuer à s'en mettre plein les fouilles,

qu'ils pensent, les boursicoteurs.

Y a qu'à voir les valeurs bancaires, là c'est du vingt pour cent de moyenne.

On tape dans le gros. Forcément, avec les paquets de dette grecque,

espagnole et autres valeurs pourries, on est toujours content de savoir que le

contribuable assure les arrières.

 

D'ailleurs, les électeurs teutons ne s'y sont pas trompés qui viennent de faire savoir

à dame Merkel tout le bien qu'ils pensaient de la solidarité économico-monétaire au

sein de la Zone Euro. La gamelle qu'elle prend en Rhénanie, elle la voyait venir, elle

sentait bien qu'il valait mieux envoyer les copains se faire voir chez les Grecs, qu'un

bon nettoyage par le vide de tous ces branleurs sud-européens eût été du plus heureux

effet dans les chaumières westphaliennes.

Oui mais elle a cédé à la pression, Angela. Tout le monde lui est tombé dessus pour lui

reprocher de semer la masturbation avec ses façons d'atermoyer sur le sauvetage

du bon peuple Héllène. Même qu'il commençait à se murmurer que Bernard-Henry Lévy

se préparait en grand secret à écrire des trucs sur l'ignominie prussienne et le défaut

d'humanité de la chancelière au coeur sec comme un vieux schnaps.

Jusqu'à Barack-Hussein qui lui a cassé les ovaires au téléphone pendant une heure

à bien lui expliquer le caractère négligeable de la perte d'un Land, en comparaison de 

celle de l'amitié inappréciable du maître provisoire autant qu'adulé, du monde civilisé et

de ses dépendances.

Bref, elle s'est dégonflée devant une telle coalition de grosses pointures déterminées

à lui faire pommer ses élections pour sauver les Grecs, l'Euro, le Crédit Agricole et la

Caixa-Bank.

Il paraîtrait même que le Réal de Madrid risquait, sur ce coup là, des restrictions

budgétaires telles qu'il pouvait se voir contraint de revendre Ronaldo, voire de

se défaire de son Kaka, mettant ainsi en péril mortel le mercato footballistique mondial.

Au moment où l'univers entier se prépare à communier au sein de la grosse partouze

à baballe ronde, sous le patronage de Saint Nelson Mandela, une éventualité aussi

épouvantable ne saurait sérieusement s'envisager une seule seconde.

Evidemment Mme. Merkel a plié.

 

Le sacrifice d'Angela restera certainement dans l'histoire comme un acte grandiose

de solidarité désintéressée. C'était le prix à payer pour la résurrection de l'Euro, certes provisoire mais toujours bonne à prendre. Ainsi que pour la sauvegarde a divinis de la

coupe du monde de football. 

 

Je me permets de proposer son élévation au rang de Walkyrie d'Honneur afin que les générations futures lui rendent à jamais les révérences insignes qui lui reviennent en

vertu du droit sacré des baisés de l'Union-Européenne et du ballon-rond réunis.

 

Deutchland über alles et merde pour qui ne me lira pas.

 

 

 

 

 

 

 

 

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commentaires

L
<br /> ... grosses pointures déterminées à lui faire pommer ses élections ...<br /> <br /> "paumer", pas "pommer". Mais c'est vrai que Merkel est bien partie pour chuter comme une pomme trop mûre.<br /> <br /> Merci pour votre blog, on se régale.<br /> <br /> <br />
Répondre
N
<br /> <br /> Merci.<br /> <br /> <br /> Mais concernant Angela, je l'échangerais bien contre certains des notres.<br /> <br /> <br /> <br />
K
<br /> Je me régale quand je lis vos articles Nouratin !la situation est grave pourtant ,mais vous décrivez toutes ces vérités avec un tel humour ! ,je sais je me répète ....<br /> <br /> <br />
Répondre