Ne m'en veuillez pas. Non seulement je ne sais pas quoi vous raconter, vu que les
turpitudes de Minou la Tringlette, ça commence vraiment à bien gonfler, mais encore,
par voie de conséquence, je ne sais même pas quoi titrer. D'où, n'importe quoi.
Voilà un an, jour pour jour, nous disposions d'une actualité bien plus indigente que
l'actuelle. Toutefois émergeait alors L'éruption de l' Eyjafjallajtanküll. qui défrayait la
chronique-nique-nique par les menaces aussi délicieusement épouvantables que
parfaitement bidon dont les media nous abreuvaient alors. Bizarrement, nous retrouvons,
cette année aussi, un phénomène de même nature quoique sans commune mesure.
L'éruption du Grimsvötn présente un caractère de gravité très en dessous du niveau
atteint par son voisin l'Eyjajallajtanküll puisque seule l'Islande a dû fermer son espace
aérien. Comme on n'a strictement rien à foutre dans ce bled, on s'en torche!
Quand même, pour m'assurer de ne pas passer à côté d'un gros patacaisse, j'ai
envoyé un mail à mon copain Ordür, lequel m'a répondu textuellement:"Te casses pas,
mon pote, c'est une petite éruption de rien du tout. En dialecte islandais les volcans
qui présentent un réel danger se caractérisent par la terminaison anküll. Vous auriez
intérêt à en faire autant avec vos directeurs de FMI, ça vous éviterait bien des
déconvenues. Et tchac!"
Ordür, c'est quand même une belle saloperie!
Sinon, que pourrais-je bien raconter? Terrible! Je connais plein de blogueurs de talent
dont les recherches inlassables les mettent en position de traiter des tas de sujets
intéressants et même plusieurs fois par semaine. Seulement, Nouratin, sale flemmard,
y cherche pas, le mec. Faut que ça lui tombe tout rôti sur le clavier, sans quoi y reste
sec, l'abruti. La paresse, je vous le dis en vérité, mes bien chers frères, c'est la
damnation du blogueur. Et qu'on ne vienne pas me sortir des âneries du style
"c'est pas parcequ'on n'a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule". Avec des principes
de cette nature, on finit comme Bernard-Henry Lévy. Quelle horreur!
Bon, alors, j'ai bien repéré un truc intéressant, voire appelé à un grand avenir.
Je fais allusion à l'espèce de révolution espagnole qui se prépare, un peu sur le
modèle des "Printemps Arabes" avec lesquels on nous a tant cassé les couilles
ces derniers temps. Des tas de gens, jeunes pour la plupart, rassemblés par la grâce
de Twitter, Fesse-Bouc et consorts,sur une grande place Madrilène, pour gueuler contre
le pouvoir. Si ça peut les aider je leur fais passer une petite rumba sur l'air de Marinella,
telle que la sussurait si joliment Tino Rossi dans les années trente:
Zapatéro,
T'as le trouillomètre à zéro,
Ca sent la fin des haricots
Tu l'auras bientôt dans le dos!
Bon, d'accord y a mieux. Mais c'est plus cher. Et si ça les intéresse, je peux
développer. Toutefois, sur ce coup là, je ne crois guère prendre de risque.
Cela dit, une chose apparaît désormais comme certaine : les jeunes européens
commencent à se demander dans quel merdier nous les avons poussés avec nos
idées à la con de soixante-huitards attardés. Socialisme et mondialisation sont les
deux mamelles flasques et sèches de la déconfiture occidentale, les deux piliers
branlants de La Civilisation qui s'en va en quenouille. Avec des principes de ce calibre
on dilapide l'héritage ancestral, on cesse de se défendre, on laisse entrer le loup dans
la bergerie. Et quand il est bien installé, le loup, on explique aux moutons que main-
tenant il est là. Comme il est là, il faut qu'il bouffe. Et comme il ne bouffe que du mouton...
Cependant, poussée par la nécessité et l'instinct de survie, la nouvelle
génération adulte semble peu à peu réaliser le caractère tragique de sa situation.
Les jeunes Espagnols, chomedus pour la plupart, ruent dans les brancards.
Tant mieux! Ils vont, dans la foulée foutre leurs socialistes à la porte, ils auront toujours
gagné ça.
En attendant, les petits maoïstes de soixante-huit vociféraient contre la société de
consommation, leurs petits enfants, eux, aimeraient bien avoir les moyens de
consommer.
Et, si possible, pas chinois!
Suivons bien ce qui va se passer en Espagne, c'est peut être l'éclosion d'une nouvelle
race d'Européens. Un peu moins cons... par la force des choses!
Voilà, je ne vois plus rien de saillant à ajouter...sauf peut être, ah, oui, bordel, j'allais
oublier : le Festival.
Non pas de Strauss-Kahn- c'est pas parceque j'ai dit "saillant"!- Même pas drôle,
en plus. Juste de Cannes!
Ca fait partie des traditions, le Festival, moi, je peux pas contourner. Toujours je tape
dedans comme l'ivrogne dans la porte vitrée. Imparable, le joli carnaval Cannois.
Déja y a les gonzesses. D'accord pas toutes. M'enfin t'en as certaines, un spectacle
à elles toutes seules. Uma Thurman, pour cette année, tiens, y a pas photo avec
Angela Merkel, on peut pas soutenir. Même Jane Fonda qui va sur ses quatre-vingts
et qu'on lui en donne même pas la moitié. Si ça continue comme ça ils vont te sortir
des contemporaines de Jeanne Calment à faire éjaculer un directeur du FMI rien qu'à
mater. Le progrès technique c'est quand même une usine à miracle que Jean-Paul II
à côté, on dirait un chien crevé!
Bon, après faut voir aussi le palmarés.
Pas rien, le palmarès. Souvenez vous de l'an dernier avec le film
d'Apitchatpong Weerasethankul, (voir Le monde selon Apichatpong et Fitch. )
une merveille.
La bobine est partie à la poubelle dès qu'ils ont eu replié le tapis rouge mais le
mec, il a sa palme d'or quand même. Un peu comme la retraite de DSK,
si vous voulez, ça fait partie du contrat.
Cette année, les festivaleurs, ils ont décidé de moins déconner, quand même.
Le président du jury, Robert de Niro, question cinoche, il s'y connaît vachement, forcément.
Pas comme l'an dernier, Balayette à Chiotttes qui devait sniffer même le parmesan des
spaghetti de midi. Non, de Niro, costaud comme on le voit, il a fait sérieux, hollywoodien,
quoi. Donc, la palme à "Tree of Life". Long, chiant, prétentieux, certes, mais
hollywoodien.
Merde, le cinéma se fabrique là-bas, après tout. Le reste c'est de l'amusement de
crouillas.
J'évoquerai tout de même, afin que la postérité n'en ignore, le prix d'interprétation de ce
brave Dujardin. Bonne idée. Surtout qu'il s'agit d'un film muet "The Artist" je crois.
Si vous voulez mon avis, le mec qui a pondu ça, c'est un génie. Un précurseur, en tout
cas. Parceque du coup, comme personne ne cause, on ignore qu'il s'agit d'un film
Franchouille. Par suite, ça peut faire une carrière internationale une pélloche comme-ça.
Il va pouvoir passer de partout, "The Artist" même à Broadway, à côté de chez ce vieux
Minou. Et pas dans les salles d'art et d'essai, dans les vraies, avec du public!
Croyez moi, mes Amis, l'avenir du cinéma français appartient au muet. Avec une
combine aussi fabuleuse on va revenir au sommet du plus haut. Comme au temps
de Brigitte et de la nouvelle vague, tiens. Et celle-là, de vague, on ne l'entendra pas
venir, forcément, mais elle va en mouiller plus d'un. Y a juste que pour les ingénieurs
du son et les perchemen que c'est con mais on ne peut jamais contenter tout le monde.
Cependant, le tout c'est d'avoir envie d'être utile à la France, comme dirait la mère
Aubry.
Moi, je lui conseillerais, alors, d'aller planter ses choux, à la grosse...
Bons baisers et merde pour qui ne me lira pas.