Depuis ce Vendredi qu'il ne décolère pas, le pauvre Flanby.
"Saloperie d'Edwy! Y va encore m'emmerder longtemps, cet enfoiré? Et qui c'est maintenant qui me gratouillera de jolis discours, à moi, hein? Faut que je demande à qui? A Bibendum? Ca va que j'ai fait sa connaissance chez Michelin, à çui-là, depuis le temps que j'en rêvais, dites donc, le mec qui boit l'obstacle... ça évoque, pas vrai? Oui mais bon, merde, comme plume vous pouvez toujours vous fouiller, Aquilino ça restait le meilleur, et de loin! Z'auraient pu lui foutre la paix tout de même, les salopards! Allez, il avait bien deux trois défauts par ci par là, faut reconnaître, un peu dispendieux, d'accord et puis pas trop regardant sur l'éthique, admettons. Bon mais après tout on en a vu plein d'autres à trafiquer l'influence au profit des labos pharmaceutiques...Cahuzac, tiens, au hasard! Et pourtant personne ne l'a emmerdé là-dessus, ce con...Dieu merci... juste les comptes en Suisse on lui a reproché, toujours cette salope de Plenel d'ailleurs... et dire que je le tenais pour sympa, avant, ce fumier! Vous pensez, un gus qui prend la même marque de teinture à cheveux que moi et aussi pour la moustache, encore, ça peut pas être tout à fait mauvais, ça, quand même! Bon, d'ailleurs faudrait voir à me débusquer le dénonciateur, là, l'empaffé qui leur refile les dossiers à ces pédés de Médiapart. Je le chope, je vous jure je lui fais arracher les baloches et je les envoie par porteur spécial à ce sale gauchiard d'Edwy, avec un petit mot du genre "si jamais t'en as, fais les numéroter... à toutes fins utiles".
"Mais vous vous rendez compte, sacré putain de dieu! Ca baignait de partout, je venais de réussir la mise en orbite du Catalan! Piégé à mort, le mec! Même plus besoin de lui savonner la planche, il glissait tout seul, comme un grand, sur la vitesse acquise du coup de pied au cul bruxellois quand il s'est pointé la gueule enfarinée pour demander des délais. Une réussite, vous dis-je, le succès total! Non mais vous l'avez vu, l'autre jour, ce pignouf entouré de ses quatre clampins de ministres bras ballants à l'écouter débiter des conneries d'économies à la mords moi le noeud? On aurait dit Brejnev au sortir du Soviet Suprême, dites donc, parti comme il est il va finir pire que Gorbatchev, faites moi confiance! Chronique d'une mort annoncée, crénom, un pur régal. Moi, tranquille comme baptiste, j'avais plus qu'à compter les points... les points en moins sur les sondages, tous les mois, paisible et serein... Et puis va te faire foutre, ils viennent me sucrer mon cher Aquilino, mon petit aigle des Asturies, ma petite plume enchantée, l'inventeur du changement que c'est maintenant, de Moi Président, de l'ennemi de la Finance, tout ça quoi, bordel! Irremplaçable! Et par dessus le marché, il s'arrangeait toujours pour me faire cirer les pompes, pas seulement au figuré d'ailleurs, au propre aussi... vachement propre, du reste, cirées impec, que dis-je : glacées! On se voyait dedans! Dans la foulée de ses trente ou quarante paires de groles à deux-trois mille Euros chacune, les miennes ça se voyait quasiment pas, vous pensez, juste le cireur qui tirait un peu la gueule à cause de l'odeur mais on s'en tape, chlinguer du panard ça ne se commande pas, que voulez vous... Et puis merde, à la fin, on ne va pas le jeter aux chiens comme le premier Bérégovoy venu pour une histoire de godasses, enfin! Vous vous rendez compte, d'ici qu'il ne supporte pas, lui non plus et qu'il se flingue, hein, faut peser toutes les conséquences éventuelles, quand même! Et puis comment je ferais sans lui, merde, pour l'oraison funèbre?
"Alors tant pis, comme ça commençait à puer grave, j'ai dû me résoudre la mort dans l'âme à le balancer, cet adorable garçon. Ca tombait à pic : comme je me trouvais chez Michelin, à Clermont, c'est Manuel qui l'a viré. Avec pertes et fracas, d'ailleurs, style tu prends tes cliques et tes claques et tu me fous ton camp d'ici une heure, exécution! Ah pour ça il excelle, Vallsounet, il se régale, en plus...son côté pervers, que voulez vous. Pas comme moi, ça me fend le coeur comme un Escartefigue ces choses-là. Tenez, l'autre jour quand j'ai lourdé cette patate de Marco le Nantais, deux heures de bla-bla et pas moyen de le lui dire en face, trop dur... au sortir de mon burlingue de l'Elysée il se voyait toujours à Matignon, ce gros plouc! Incroyable! Même que lorsqu'il a reçu mon mail il est drôlement resté con... en même temps vous auriez voulu qu'il reste quoi, vous, le Marco? Et je ne vous parle même pas de Valoche (voir Sacrée répudiation!) vous imaginez l'effet? Une dépèche AFP, quand même, comme cadeau de rupture on fait mieux, y a pas! Ben oui mais qu'est-ce que vous voulez, quand on a bon coeur, Président, parfois ça peut se révéler vachement difficile. J'y peux rien, moi, pourtant, on ne se refait pas. Et puis, grâce à Dieu, en général j'arrive à dénicher quelqu'un pour me faire le sale boulot, l'avantage de la position...
"En attendant, ils m'ont bien niqué, sur l'histoire du petit Morelle. Bien sûr, question moralité, le mec, il ne bourlinguait pas dans le blanc-bleu, le moins qu'on puisse dire. En dehors de ses accointances hyper-louches avec le labo danois et de son penchant immodéré pour les belles godasses, il avait bien encore deux-trois polichinelles dans le placard...probablement...enfin je me comprends... Je ne pouvais pas le garder, que voulez vous! Un peu comme lorsque votre chien se met à mordre les passants, il arrive un moment faut le faire piquer, même si vous y tenez beaucoup. Ca finirait par vous coûter trop cher, sinon. Et attendez, par dessus le marché on ne parlait plus que de cette histoire! Aquilino, par-ci, Morelle par là, la Plume du Président, le conseiller bien aimé qui tape dans la caisse, l'entourage un peu douteux du Chef de l'Etat. Si ça continuait, allez savoir ce qu'ils m'auraient dégotté ces empapaoutés de journalopes! Vous savez, pour trouver des gens à la coule quand on n'a que des Socialos à se mettre sous la dent, faut quand même pas trop exiger question moralité, je sais de quoi je parle! Un gaucho pas trop con, forcément ça doit cacher des trucs pas clairs, surtout quand ça se trouve du côté du manche. Rappelez vous Le théorème de Nouratin , ça fonctionne à tous les coups, jamais d'exception, même pour confirmer la règle. En gros, vous avez le choix entre le gros hypocrite sans scrupule et le pauvre connard confit en dévotion gauchiarde. Dans mon boulot on a intérêt à se rabattre sur la première catégorie, vous le comprenez, ça, tout de même!
"Bref, vu la gueule que ça prenait, il a fallu dare-dare allumer un contre-feu. J'espérais bien un peu du côté de l'Ukraine mais ouiche, la mayonnaise ne prend toujours pas! Ce con de Vladimir a trouvé le moyen de calmer le jeu tout en continuant à tirer les ficelles. Décidément on ne peut pas compter dessus, à ce cosaque de mes deux, déjà la Syrie! Souvenez vous de mon Expédition punitive carbonisée à cause de ce russkof pourri! Suis pas près de l'oublier, celle-là, merde, Barack allait enfin craquer, bombarder la gueule d'Assad avec l'appui déterminant des Forces Françaises de Hollande le Grand ...et le Moujik qui me fout tout par terre, dites donc, une vraie malédiction. Ben là, pareil pour le Donbass, faudra pas compter dessus pour nous occuper les media pendant le Week-End Pascal. Et merde!
"Alors que voulez vous, en désespoir de cause, je me suis rabattu sur les otages. A la guerre comme à la guerre, pas vrai? Il faut dire que depuis quelques temps ça négociait sec au sujet des quatre couillons piégés en Syrie, l'affaire mûrissait gentiment, ça coinçait juste sur le prix, on a des principes ou on n'en a pas! Sauf que là, j'ai décidé de lâcher tout le lest, allez, la fin justifie les moyens et puis qui c'est le Patron, hein? Bon, les mecs, on arrête de négocier, on leur file ce qu'ils demandent et on prépare Villacoublay pour la traditionnelle cérémonie du retour des otages, faites bien tout briquer, même le crâne de Fabius, que ça soye nickel-chrome. Sapin tu fermes ta gueule et tu remplis la valise...non, la grosse et elle part sur le champ; fissa! Et vous refilez le max de conneries à bouffer aux corniauds de la presse, qu'ils arrêtent tout de suite de me rétamer les burnes avec Aquilino! Ah mais! Faut savoir ce qu'on veut dans la vie, cré vain dieu!
"D'accord, si vous saviez ce que ça vous a coûté, cette plaisanterie, vous tireriez sûrement une sale tronche. Pas tellement la rançon elle même, là on a le tarif règlementaire, on sait où on va; non le problème c'est les intermédiaires, ceux-là pour faire monter les prix ils s'y entendent, vous pouvez me croire. Seulement, le moyen de s'en passer? On n'est plus au temps de Pasqua, figurez vous! D'un autre côté, vous ne saurez jamais puisqu'on n'a rien payé bien sûr, comme d'habitude! Vous croyez ce que vous voulez, en attendant elle marche comme sur des roulettes, ma diversion. Depuis hier vous n'entendez plus parler que du retour des otages et l'histoire de ma pauvre chère petite Plume, fini, enterré, oublié à tout jamais...enfin à condition que cette pute d'Edwy nous en remette pas une couche la semaine prochaine...faut pas trop se faire d'illusions, il en garde encore dans le sac à malice, forcément...
"A la fin, moi ça me bousille le moral, toutes ces emmerdes. Un petit coup de mou, malgré tout, sensible comme je suis... alors j'ai balancé comme quoi si le chômage ne baisse pas, en 2017 j'envoie tout péter...non rassurez vous je déconne mais c'est histoire de jouer un peu avec les nerfs du Catalan, il serait bien capable d'y croire, ce niais... Et faites mes amitiés à Madame."
Quant à moi, je vous souhaite un merveilleux Dimanche de Pâques sans aller jusqu'à l'indigestion d'agneau au chocolat et puis aussi un chouette Lundi... pour cuver.
Et merde pour qui ne me lira pas.